Improbable, mais véridique : entre 100 000 et 200 000 étudiant‧es chinois‧es (et pas que) ont pédalé ce week-end à Zhengzhou jusqu’à la ville de Kaifeng… en quête de raviolis géants à la soupe. C’était la balade en vélos la plus massive de l’histoire. Les réseaux sociaux y sont évidemment pour quelque chose.
Ce week-end, Zhengzhou, capitale de la province du Henan, en Chine, a été le théâtre d’un événement un peu particulier : un gigantesque ride à vélo. Entre 100 000 et 200 000 cyclistes sortaient presque de nulle part pour une balade nocturne, bloquant complètement une autoroute à six voies. Certain‧es étaient paré‧es de drapeaux chinois, tandis que d’autres chantaient. Ce qui est encore plus surprenant, c’est que ces centaines de milliers d’entre ces deux roues ne s’étaient pas réuni‧es autour d’une revendication politique particulière : les cyclistes sont juste partis chercher les meilleurs raviolis du coin.
Pédaler jusqu’à Kaifeng : le début d’une tendance
Tout a commencé un peu plus de cinq mois plus tôt, en juin. Quatre étudiantes chinoises de Zhengzhou ont décidé de rouler à vélo pendant au moins cinq heures, de nuit, parcourant une soixantaine de kilomètres pour rejoindre la ville de Kaifeng. Les jeunes femmes sont parties à la recherche des guan tang bao, ces raviolis géants à la soupe, et véritable spécialité locale. Surtout, le petit groupe a filmé son périple pour le poster ensuite sur les réseaux. Vous l’avez très probablement compris : cette simple escapade nocturne et quête de délicieux raviolis est devenu hyper tendance…
Entre 100 000 et 200 000 cyclistes sur les routes
À ses débuts, la trend était cool et plutôt saine. L’expression (et la preuve ?) d’une jeunesse chinoise vigoureuse. Kaifeng y a vu une opportunité d’attirer des touristes et a carrément distribuer des entrées gratuites pour alimenter sa propre hype. Mais la situation est rapidement devenue hors de contrôle. En un éclair, près de 2000 étudiant‧es sont venus visiter Kaifeng en un week-end. Quelques semaines plus tard, on en comptait déjà plus de 17 000. Jusqu’à ce que vendredi dernier, ça déborde : ils étaient entre 100 000 et 200 000 sur les routes de Kaifeng.
« Bien plus qu’une simple balade à vélo »
Les étudiant‧es (mais plus seulement) montaient principalement sur des vélos en libre-service, pour un grand festival sur roues de plusieurs heures. Des voitures dans les voies adjacentes ralentissaient de temps en temps pour diffuser de la musique aux cyclistes, il y a eu des feux d’artifice le long de la route et plusieurs ont même entonné l’hymne chinois après qu’un cycliste ait sorti un drapeau. D’après les reportages réalisés sur place, ce rassemblement gigantesque « était bien plus qu’une simple balade à vélo » : chaque étudiant‧e se galvanisait en chantant et en s’encourageant sur les montées.
L’intervention du gouvernement chinois
Mais il n’a pas fallu longtemps avant que la petite ville de Kaifeng atteigne sa capacité maximale d’accueil, avec des hébergements, des restaurants et des espaces publics bondés. En réaction, les pouvoirs publics chinois ont mis en place une restriction de périmètre pour les vélos de location de Zhengzhou, ainsi que pour les pistes cyclables. Certaines universités ont même interdit les vélos sur leur campus, ou ont installé des systèmes de laissez-passer pour réguler les entrées et sorties de leurs étudiant‧es.
Si c’est comme ça, j’irai à pied
Les jeunes, eux, se sont plutôt excusé‧es pour le désordre, et ont défendu leur amour de cette nouvelle mode des balades nocturnes, qui concerne aussi d’autres villes chinoises. Selon le Guardian, samedi, certain‧es d’entre eux/elles ont contourné les restrictions officielles en partant pour Kaifeng… à pied.