« Toute l’Amérique se prépare à subir une attaque, voire une invasion. Et ce n’est pas complètement de la paranoïa. »
Dans Tu parles d’une histoire, Jean-Christophe Piot se fait l’accordéoniste du temps qui passe (compression/extension) et rapproche hier et aujourd’hui. Coulisses facétieuses du passé, grandes dates incontournables : tout passe dans son tamis. Cela sautille, ça ironise, ça se moque et ça nous apprend. Tout ça en même temps.
« On a tendance à l’oublier, mais 1942 n’est pas seulement l’année de naissance de Michel Fugain, non : c’est aussi celle d’une des batailles les plus réjouissantes de la seconde guerre mondiale.
Direction donc la côte ouest américaine et plus précisément Los Angeles où tout le monde est un poil tendu, par ce joli mois de février 1942.
Il faut dire qu’il y a de quoi : deux mois plus tôt, l’aviation japonaise a souhaité une joyeuse Saint-Nicolas à l’Amérique, en attaquant Pearl Harbor le 7 décembre 1941 sans même avoir la courtoisie de lui déclarer la guerre avant.
Deux mois ont passé, le temps pour la deuxième guerre de devenir franchement mondiale, et si la côte Ouest des Etats-Unis stresse un peu, pas la peine d’avoir un doctorat de géographie pour comprendre pourquoi : le truc le plus proche du Japon, aux Etats-Unis, c’est l’État de Washington, l’Oregon et la Californie.
Du coup branle-bas de combat, toute l’Amérique se prépare à subir une attaque, voire une invasion.
Et ce n’est pas complètement de la paranoïa… »
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