L’ancien chef de la sécurité raconte tout dans une lettre rendue publique.
Alors qu’Uber est accusé d’espionnage industriel par Waymo, la filiale de Google spécialisée dans les voitures autonomes, une lettre signée de l’ancien M. Sécurité d’Uber rendue publique confirme ces pratiques.
Waymo crie au vol de données. Décortiquée par Le Monde, la lettre corrobore ces accusations. Jacobs y affirme qu’Uber a bel et bien volé des secrets industriels, via le rachat d’Otto, une start-up fondée par un ancien du projet Google Car. Il fait état de pratiques d’espionnage, non seulement envers ses concurrents, mais aussi certaines personnalités politiques. Selon lui, l’ex-patron de l’entreprise, Travis Kalanick, aurait été au courant de nombre de ces faits.
Des agents sous couverture et des sociétés de surveillance auraient espionné les sociétés de taxi, jusqu’à se faire passer pour des manifestants. Ils auraient aussi gardé un oeil sur les élus locaux cherchant à légiférer contre le service de VTC, collectant des informations personnelles à leur encontre. Au-delà de Waymo, des sociétés privées auraient également été engagées pour infiltrer les réseaux informatiques et mettre sur écoute les concurrents potentiels.
Rien ne va plus chez Uber
L’année a été violente pour Uber, frappé par de nombreuses révélations qui minent désormais son image. Parmi elles, une utilisation illicite des données de géolocalisation de ses utilisateurs, des stratagèmes pour échapper aux régulations, et des accusations de harcèlement sexuel dénoncées par une ex-ingénieure de la firme, Suzan Fowler.
Suite à son licenciement, Richard Jacobs avait envoyé ce rapport aux avocats de la firme, qui ont choisi de le dissimuler, ce qui a passablement agacé la cour. Depuis, il est revenu sur certaines de ses accusations, et conclu un accord à l’amiable avec Uber pour 4,5 millions de dollars. Pas de quoi arranger la situation de l’entreprise qui, malgré un changement de management, va devoir se justifier de ces pratiques frauduleuses et extrêmement rodées.
En effet, la lettre de Jacobs explique également que les membres de ce « cabinet noir » ont été spécialement entrainés pour travailler illicitement, à coups de serveurs secrets, messageries chiffrées et ordinateurs personnels. Uber réfute les accusations de Richard Jacobs concernant Waymo, et sur le reste, la firme assure, qu’elle fera son possible pour « agir dorénavant de manière honnête et juste ». Le doute est permis.
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