À San Francisco, la gentrification de San Francisco est allée sans doute plus vite et plus fort que partout ailleurs.
La gentrification de San Francisco est allée sans doute plus vite et plus fort que partout ailleurs. Les loyers atteignant des sommets qu’on peut qualifier de farfelus, les pizzas, des prix impossibles et pour les SDF, nombreux dans ce comté plus clément avec eux qu’ailleurs, les espaces dans lesquels ils étaient tolérés sont devenus de moins en moins nombreux. On murmurait même il y a 1 an qu’à San Francisco, les investisseurs immobiliers construisaient des résidences sans cuisine et avec des hall géant pour réceptionner les colis tellement tous les travailleurs de la tech’ se faisaient livrer l’intégralité de leur vie, de leur lit à leur petit déjeuner. Mais post-pandémie, la ville risque de changer encore plus vite que ces 15 dernières années.
Il y a un mois, le premier employeur de la ville californienne Salesforce, géant du cloud dont l’immeuble de 61 étage dominait la ville a déclaré que le travail de 9h à 17h était mort, que les employés n’étaient plus intéressés par les tables de ping-pong et les snacks. Il est loin d’être le seul. Pinterest a revendu les baux d’un tiers de ses bureaux, Yelp essaie de vendre son siège dans un des grattes ciel historique de la ville, Twitter a annoncé qu’il ne reviendrait pas au monde d’avant et Facebook non plus. Le télétravail aidé par le coronavirus a fini par gagner la partie.
Les campus villes des géants de la tech sont peut-être en train de vivre leur derniers jours. Et la ville de San Francisco est sans doute en première ligne de cette révolution du monde du travail. En 2020 : 80 371 foyers ont quitté la ville. Facebook veut en profiter : l’entreprise, obligée de s’aligner sur les prix exorbitants de San Francisco, prévoit de réduire les salaires des employés qui décident de s’installer dans des régions moins chères. A San Francisco, les rues sont vides, la municipalité a même payé des artistes pour embellir le centre-ville. Leur collectif s’appelle Point The void : Peindre le vide. En tout cas, le départ de ceux qu’on appelle les « techiies » annonce des années difficiles pour les finances de la municipalité nous dit Le Monde. Quant aux immeubles vides, ils pourraient peut-être, à terme, permettre de reloger ceux que la gentrification a mis dehors…
Crédit photo : © Brocken Inaglory