À l’occasion du Festival Nacional de la Cumbia, le gouvernement colombien a officiellement inscrit ce genre né dans le nord du pays au patrimoine immatériel de la Colombie.
Pour rappel, la Cumbia c’est un genre de musique colombien initié au 17ᵉ siècle autour du fleuve Magdalena. Si son origine est débattue, on peut dire sans se risquer que la Cumbia est le résultat du mélange entre les cultures des africains venus en Colombie à cause de l’esclavage, des européens qui ont colonisé le territoire et de celle des autochtones qui étaient présents depuis le départ.
Du 13 au 16 octobre dernier se tenait le 38e Festival Nacional de la Cumbia, la fête la plus importante de ce style de musique. Le festival a été créé en 1970 par le compositeur José Barros Palomino, l’un des principaux artisans du genre. Ce grand rassemblement se tient à El Banco, Magdalena, dans le nord du pays. C’est d’ailleurs dans cette zone qu’est née la Cumbia, ensuite popularisée en Amérique Latine puis dans le monde entier. Qui dit festival dit évidemment concerts. Accompagnés de danses et de bals, les participants portent des costumes traditionnels et exécutent des pas millimétrés.
Cette année est un peu spéciale, car l’événement a aussi été l’occasion pour le gouvernement colombien d’inscrire officiellement au patrimoine immatériel du pays le genre musical mis à l’honneur. Dans leur déclaration officielle, ils prennent le temps de rappeler l’historique de la Cumbia (genre né du métissage entre des cultures différentes) et de préciser la manière dont cette fusion a permis de consolider l’identité nationale colombienne. Le gouvernement met aussi en valeur l’ensemble des aspects de ce genre et rappelle que la Cumbia, ce n’est pas que de la musique. Il y a également de la danse, des costumes, des événements et toute une constellation d’éléments qui en font une manifestation culturelle forte et propre à la Colombie. Un pan de la culture et de l’histoire du pays qui est encore très vivace aujourd’hui.
Au-delà de la symbolique du geste, cette déclaration s’accompagne d’un plan d’action pour fortifier et structurer tous les éléments culturels liés à la Cumbia. Parmi les mesures misent en place, on retrouve le renforcement des organismes sociaux et communautaires qui maintiennent la Cumbia actuelle dans le temps, la promotion de la recherche, la documentation et la production de connaissances autour de ce genre, le renforcement des espaces de rencontre, de communication, de diffusion dédié à la Cumbia. Mais également la volonté de généraliser la transmission de savoirs, former et éduquer sur le sujet et promouvoir la création, la circulation et la diffusion des créations sociales, sonores et artistiques.
C’est évidemment une excellente nouvelle pour la culture colombienne (on est néanmoins surpris que cela ne soit pas arrivé plus tôt, tant l’impact de la Cumbia est important), alors célébrons cela avec une Cumbia de Jose Barros Palomino, l’instigateur du Festival Nacional de la Cumbia.