Aurélie a rencontré la sculptrice à l’occasion de la sortie de son film « Serendipity ».
On part à la dérive avec la sculpteure ou sculptrice, ça dépend des jours, Prune Nourry.
Prune habite à New York, ville de dérive, ville monumentale dans laquelle elle créait des sculptures géantes. Des Boudhas, une armée, des créatures magiques et fertiles, une amazone piquée de batons d’encens comme autant d’aiguilles d’acupuncture.
Réminiscences de ces longues séances de soins pour apaiser les effets de la chimiothérapie. Prune Nourry sort d’un cancer du sein.
Pendant les traitements, l’artiste prend la caméra, elle filme tout. Chaque étape, dans les hôpitaux, elle dérive sur un lit roulant, de portes en portes, de chambres en salles d’examens. Son film est une œuvre, une dérive introspective. Il s’appelle Serendipity et doit tout au hasard, à l’intuition. A la dérive avec Prune Nourry on fait des découvertes, on se demande si tout était écrit à l’avance, on constate qu’il y a de drôles de coïncidences et que l’art, la beauté et l’amour sont les piliers d’une guérison possible.
Aux marché, aux puces, on déambule au milieu des sculptures kitch, le long des vieilles baraques d’antiquaires. On parle de création et de procréation, de médecine narrative, un jour de pluie où tout est fermé. Avec Prune Nourry, on se nourrit de mamelons glacés au chocolat, on boit le fromage au biberon et on choisit son enfant à la carte. Dans ce village fantôme, on a croisé Albert de Paname, habillé en aviateur comme Romain Gary. Albert est un des premiers DJ parisiens, un pionnier, une légende qui passait par là. À la dérive avec Prune Nourry ça continu en mouvement, au hasard, on se laisse aller à la sérendipité…
Le film de Prune Nourry « Serendipidy » est à l’affiche au MK2 Beaubourg.
Visuel © Joël Saget