#OnResteOuvert, on continue de danser et on soutient les clubs berlinois.
L’économie de la fête, partout dans le monde, doit faire face à l’immense défi du confinement. On vous parlait hier du mal-être des DJ comme Laurent Garnier à l’idée de passer un samedi soir sans jouer en club et aussi de sa belle réponse : mettre en ligne un mix de sept heures sur Soundcloud. Pour le public aussi, l’enfermement est difficile (même si les défis de danse sur TikTok font fureur).
Si les clubbers s’en remettront, pour les DJ et les clubs, les perspectives économiques sont bien sombres. D’Amsterdam à Barcelone en passant par Berlin, les clubs les plus mythiques ont fermé leurs portes. On s’émouvait notamment de Berghain annonçant la semaine dernière une fermeture jusqu’au 20 avril, au moins. Berlin, tout particulièrement, s’inquiète des conséquences économiques sur son industrie de la fête.
Si le confinement est absolument nécessaire, il va tout de même falloir trouver un moyen, non seulement de faire la fête, mais aussi de sauver cette culture club qu’on aime tant.
Le plus grand club du monde
Bonne nouvelle, les clubs fermés de la ville de Berlin ont annoncé l’ouverture d’une plateforme de streaming solidaire et commune : United We Stream. C’est d’abord une cagnotte, destinée à soutenir organisateurs et artistes durant cette période difficile, mais aussi un club virtuel, destiné à (meilleure nouvelle) : CONTINUER DE FAIRE LA FÊTE.
Chaque jour à 19h, « le plus grand club virtuel au monde », en partenariat avec ARTE concert et radioeins, accueillera DJ sets et conférences, diffusés en ligne. La diffusion a commencé hier à 20h avec, entre autres, le DJ berlinois Claptone qui mixait depuis le Watergate de Berlin. Ce soir, rendez-vous est pris pour un set streamé en direct du Vault, avec Delta Funktionen, CEM et Minimal Violence.
Et ainsi de suite les jours suivants, un rendez-vous chaque soir à 19h (le programme est ici) et un appel, si vous le pouvez, à participer à la cagnotte. « Plus de 9 000 employés et des dizaines de milliers d’artistes se retrouvent soudainement sans travail, et les nombreux lieux qui ont créé l’identité de Berlin sont au bord de la ruine », souligne le site de United We Stream. « Nous avons maintenant besoin de votre soutien pour que la scène des clubs berlinois survive à ces moments difficiles », peut-on lire sur le site de United We Stream.
Rappel à la réalité pour les DJ
Sur le même sujet, le magazine Pitchfork soulignait la semaine dernière que les annulations en série subies par les DJ à travers le monde ont eu l’effet d’un retour abrupt à la réalité. Une prise de conscience, pour certain.es de la précarité économique du métier. La vie rapide, les avions toutes les 12 heures et les clubs prestigieux, ont tendance à faire oublier que les ventes de disques ne rapportent plus grand-chose. La vie de DJ n’est pas aussi stable économiquement qu’on pourrait le penser. Un article (en anglais) à lire sur le site du magazine.
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