La chronique de Jean Rouzaud.
Depuis longtemps déjà, on m’accuse d’avoir la dent dure et de critiquer bien des célébrités, ou de brûler ceux que j’avais aimé. Ou pire encore, d’être jaloux des starlettes, le retour de bâton classique…
Mégalomanie, paranoïa, drames…
En réalité, j’ai toujours détesté le Star System, source de tous les drames, conflits, mégalomanies, paranoïas, autodestructions, folies de toutes sortes, quiproquos…Bref l’horreur.
Le livre de l’Américain Kenneth Anger Hollywood Babylon avait entamé le vernis craquelé des stars. Le film Punk The Great Rock ‘n’ Roll Swindle de l’anglais Julian Temple (avec Sid Vicious : la grande arnaque du Rock’n’Roll), achevait de médire sur le Rock.
Car les Punks créèrent vraiment la rupture, avec un mépris affiché des ridicules stars Pop roulant en Rolls, saccageant les palaces.
Voir encore des mémoires comme celle de l’anglais Nick Kent (qui fut un des Pistols) : The dark stuff : l’envers du rock ou Apathy for the Devil, pour en finir avec les illusions.
Aujourd’hui en 2018, c’est devenu un lieu commun de conchier les starlettes, surtout dans le Rock où les plus idolâtrés sont morts d’excès, rejoignant tristement la déchèterie pop rock.
Car il n’y a aucun romantisme, ni aucune gloire, à ne pas supporter le succès, l’argent, la drogue, les magouilles, les requins du showbiz, ou même son image publique.
Grandeurs et décadences
Aujourd’hui c’est l’anglais David Hepworth qui y va d’un ouvrage de 375 pages, plein d’histoires, de faits et de petits secrets entourant les derniers survivants du Rock, les mastodontes encore sous perfusion.
Car les Rock critics ont été les grands gardiens du temple, romançant au maximum leurs favoris, magnifiant le moindre événement, et mythifiant comme des dingues leurs idoles- poules aux œufs d’or. Il est temps de gagner encore quelques sous en corrigeant le tir ?
Tout au loin pointe un âge de raison possible, ou une jeunesse frustrée cessera d’adorer le moindre chanteur-poseur, ou la moindre popeuse-hurleuse, imaginant que ces acrobates volent dans les airs, sans jamais s’écraser, au beau milieu de leurs fans désespérés.
La publicité dit que le livre d’Hepworth « sonne comme un élégant adieu. » En réalité, il est seulement assez documenté et livre pas mal d’histoires de frime et de bêtise « star-systémiques », prouvant le dérèglement des cerveaux du show-business, lorsqu’on s’y vautre…
À lire aussi entre les lignes (pour ce qui n’est pas vraiment dit), et en sautant les chapitres de stars trop menteuses ou trop ploucs pour qu’on leur consacre encore de l’attention !
Rock’n’roll animals : Grandeur et décadence des rock stars, 1955/1994. Par David Hepworth. Éditions Rivage Rouge. 375 pages. 23 euros.
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