Durant les prochaines semaines, en attendant leur réouverture, Nova donne la parole aux salles de spectacle et festivals amis de la radio.
Nous vous proposons un petit tour de France de ces structures qui font bouger activement la culture dans leurs régions. Ce sont nos partenaires et camarades que nous vous présentons aux six coins de l’hexagone. Qui sont-ils ? Que défendent-ils ? Quel est le dernier événement qui les ait marqué et quels sont leurs espoirs pour 2021 ? Ils passent tou.t.es par notre petit questionnaire de rentrée.
Ce mardi, on vous parle de la légendaire Machine du Moulin Rouge. Anciennement connue sous le nom de « Locomotive », cette salle aux multiples facettes plantée en plein milieu du quartier de Pigalle s’est depuis imposé comme un haut lieu du clubbing parisien.
– Racontez-nous l’histoire de la salle. Quelle est sa philosophie / son identité
Lieu historique au cœur du quartier le plus effervescent de la capitale, La Machine du Moulin Rouge a abrité pendant des années la chaufferie du cabaret parisien le Moulin Rouge, avant de devenir un club. Apres 40 ans d’existence en tant que La Locomotive, qui a vu défiler l’histoire du rock, les générations yéyé, Les Beatles ou The Who dans les années 60, David Bowie dans les années 70 et elle se révèle comme le plus grand club de Paris dans les années 80 et haut lieu de la techno dans les années 90. En 2010, rachetée par Le Moulin Rouge, elle devient La Machine du Moulin Rouge, et s’affirme comme l’un des clubs et salles de concert parisiens les plus ambitieux de la capitale.
En janvier 2010 lorsqu’elle a récupéré l’ex-Locomotive, l’équipe de la Machine du Moulin Rouge partait donc d’une page blanche. L’idée fut avant tout de redonner cette salle aux parisiens, avec en tête l’objectif de retrouver un esprit de fête qui régnait dans ses murs depuis plus d’un siècle. Pour cela, les forces en présences, issues de Glaz’art et du Divan du Monde, ont choisi à l’époque d’aller à contre courant des projets formatés et monolithiques, animés par la conviction que le cloisonnement des styles musicaux, des disciplines artistiques et des publics qui y étaient associés n’avait plus lieu d’être.
Les années passant, la Machine du Moulin Rouge n’a pas dérogé à ce manifeste, érigeant en principe intangible que cette salle appartient à tous les publics animés par l’amour de la musique et de la fête. Onze ans plus tard, la Machine continue de relever ce challenge et a peu à peu explosé ses limites en inventant de nouveaux formats et en accueillant toutes les communautés.
Aujourd’hui les souvenirs sont nombreux et toujours intenses, on peut citer les 20 ans du label Ninja Tune, les 10 ans du label Versatile et un Todd Terje à la notoriété tout juste naissante mixant au Bar à Bulles, le joyeux chaos des soirées Burning Man, les résidences Time Tunnel avec le maestro Jeff Mills et l’immense boa qu’il nous a ramené sur scène pour un trip babylonien, les innombrables premières dates en France de têtes d’affiches désormais plus que confirmées, la naissance du Paris Psyché Fest, Jim Jarmusch et Thurston Moore trinquant à la sortie du film Only Lovers Left Alive devant un concert de Yasmine Hamdan, les 10 ans de la glorieuse soirée LGBTI Wet for Me, Christophe en guest star d’Alan Vega, la soirée montée en 3 heures top chrono pour un Skrillex en passage éclair à Paris un lundi soir, Asap Rocky pour la fête de la musique, les battles danse du festival Juste Debout, la 100e et pourtant toujours aussi « fresh » We are the 90’s, Laurent Garnier et Dave Haslam qui nous racontent Manchester lors d’une conférence au central…
Et comme des souvenirs, la Machine en veut encore, elle lance en 2015 le Bar à Bulles. Avec ses 2 terrasses , dès son ouverture il se veut un lieu de partage, de rencontre et de culture, recevant une dizaine d’événements chaque mois : lancement de revues, dj sets, expositions, ateliers… Plus qu’un bar, c’est le véritable lieu de vie diurne de La Machine, caché au coeur du quartier de Pigalle.
En 2018, elle lance les Quartiers Rouges, une fois par mois avec la crème de la musique électronique émergente, des évènements concert/club qui brouillent les pistes, une installation numérique réalisée par l’agence Trafik, une nouvelle identité graphique, de nombreux concerts, une salle rénovée et un nouveau système son en 2019 et le retour de nos organisateurs et partenaires phares (Yard, Encore, La Mamie’s, Wet For Me, Make It Deep, Renascence, We Are the 90’s, Exil, Chronologic, Rinse…). Avec en point culminant, nos 10 ans en janvier 2020.
Elle est aujourd’hui l’un des plus grands clubs européens, décloisonnant les formats, les genres et les publics pour une expérience totale, accueillant des plateaux artistiques dans une configuration quasi festival chaque soir.
– Quelle est votre couleur musicale / ligne artistique ?
La Machine a un projet artistique innovant et défricheur. Lieu de vie et de création polymorphe, La Machine défend un propos artistique fort et engagé, avec la volonté de soutenir la création musicale et artistique et de réinventer son expérience. Elle se démarque par son éclectisme, valeur cardinale dans son fonctionnement, synonyme d’un refus de cloisonner les genres. Ne négligeant aucune niche, elle fait confiance à l’ouverture d’esprit et à la soif de découverte de ses publics.
Depuis 11 ans, elle développe et propose une programmation entre grands noms internationaux et scène émergente locale. Elle fait sauter les frontières de la club music, cherchant continuellement à dénicher les étoiles montantes des scènes électroniques, techno, hip-hop, house music et se défaire des barrières entre genres. Lieu de concerts et de musiques live, elle accueille également des shows rock, metal, hip-hop et jazz.
– Un des derniers événements / concerts programmés qui vous a tout particulièrement marqué.
Un véritable festival pour nos 10 ans, il y a un an pile !
Du 21 au 26 janvier 2020, la Machine du Moulin Rouge fêtait ses 10 ans avec autant d’enthousiasme que d’émotion. De la Chaufferie jusqu’au Toit en passant par le Central et le Bar à Bulles, elle a donné pendant six jours et six nuits, le meilleur d’elle-même au fil de ses propositions artistiques échevelées : guitares et platines, pointures et nouvelles têtes, bien manger et bien boire, conscience et jouissance, sans oublier le grain de folie sans lequel ce projet n’aurait jamais germé.
– Quels sont vos projets / concerts / festivals / envies / utopies pour 2021 ?
Le projet principal est de revivre, avec un espoir de retour à la vie normale dès que possible : Des concerts, des fêtes, des festivals; des expos; le cinéma… Bref redonner à la Culture la place qu’elle mérite !
Les bars, les restaurants nous manquent aussi évidemment. À la Machine, on aime le goût !
Dans un monde (presque) parfait…. Il y aurait une réouverture du Bar à Bulles au mois de mars, le lancement de notre nouveau projet au Central au printemps, à mi-chemin entre un bar assis et une salle de spectacle. Puis notre festival “Cinéma sur le Toit” cet été sur le toit du Bar à Bulles. Et enfin la réouverture de La Machine en septembre, comme dans le monde d’avant. On vous prépare pleins de belles choses pour la réouverture, une rentrée sur les chapeaux de roues !
Évidemment on attend tous cette rentrée avec la plus grande impatience. Et pour augmenter un peu plus la pression, la Machine du Moulin rouge vous offre dès aujourd’hui des places pour le week-end de réouverture. Jouez ici ! (Le mot de passe c’est sur la page Nova Aime)