Un chauffeur de VTC. La faune urbaine de la nuit. Cela suffit a évoquer pas mal d’images de cinéma. Le premier long métrage de Fréderic Farrucci n’est pourtant pas vieux comme le monde. Son histoire – une romance impossible entre un chauffeur donc et une escort-girl- a quelque chose d’immortel mais le contexte est lui des plus modernes. Derrière la belle enluminure des films noirs, La nuit venue fait un état des lieux contemporains, cette époque où tout et tous se croisent. Où en dépit d’une assimilation culturelle sensée avoir aboli les différences sociales et raciales, certains réflexes grégaires persistent. L’aventure de Jin, chinois clandestin se rêvant DJ et Naomi, escort-girl portant jusque dans ses cheveux frisés, ses origines maghrébines, c’est aussi celle d’une diversité made in France qui n’est toujours pas tolérée. Et peut-être plus encore le récit, ancestral, d’un système où l’humain est une marchandise. Que ce soit Naomi et son corps à vendre, ou Jin, asservi par la triade qui esclavagise des sans-papiers, La nuit venue cache sous le velours de ses images et sa mise en scène la chronique d’un commerce invisible au yeux du monde ordinaire. Une vision politique enchâssée dans un écrin glamour mais jamais clinquant. Comme si l’engagement social se conjuguait avec celui des corps, qui ici, vibrent comme rarement. Sans doute pour exalter, compenser, une trajectoire qui ne peut être qu’éphémère, funeste. La nuit venue n’ayant de cesse, par les espaces clos – d’une voiture, des clubs, d’une chambre…- qui y sont filmés de ramener vers l’intime Jin et Naomi, comme pour protéger, tant qu’il le pourra, la pureté de leur relation.
En salles le 15 juillet !
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