La Française présentait son album « Sainte-Victoire » dans le Café Nova.
Ce matin, c’est l’histoire d’une femme qui fait des chansons de femmes, et qui pourront parler aussi bien à ses consoeurs qu’à ceux qui font parfois, pleurer les femmes.
Il y a quelques années, Clara Luciani eut la bonne idée de chasser des larmes par l’écriture, par des mots, par de la force et une certaine rage de vivre. Une Sainte Victoire comme le nom de ce premier album, mais aussi comme le nom de cette célèbre montagne aixoise que les plus téméraires aiment à grimper et que Paul Cézanne a peint de façon obsessionnelle comme un but, une passion personnifiée à atteindre.
Ce premier album solo de Clara Luciani pourrait être un tableau. L’exercice de style serait alors, l’un des plus difficiles de l’art de la peinture : l’autoportrait. L’autoportrait ou la vérité brute, et cette quasi-impossibilité de se montrer , de se dépeindre avec justesse, exactement comme nous sommes, sans fard, sans séduction, empathie ou sadisme.
Et celle qui se chante comme une création mythologique, en l’occurence ici comme un animal qui se serait déguisé en madone, y arrive à merveille. Un album franc, intense et perché, profondément intime porté par une voix grave – mais plus juste que celle de Nico – une voix grave un peu à part, un peu ecclésiastique mais pourtant terriblement proche à nos oreilles, car ce qui emploie cette voix c’est une narration de la vie de Clara mais aussi la nôtre.
Images : Nicolas Lartigue
Son : Juste Celeste Bragger