Aujourd’hui dans La Potion, celui qu’on appelle le griot des îles, l’un des plus ardents défenseurs du patrimoine musical de Martinique : le chanteur, percussionniste et flûtiste Dédé Saint-Prix !
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova. Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Quand il était gamin, Dédé Saint-Prix séchait la messe pour se plonger dans l’ambiance festive du chouval bwa, un genre musical qui tire son nom des manèges traditionnels martiniquais que l’on faisait tourner à la force des bras. Comme Max Cilla, le père de la flûte des Mornes, ou bien Eugène Mona, Dédé Saint-Prix nourrit une fascination profonde pour la flûte en bambou. De son côté, il chante aussi d’une voix de stentor, joue du tambour et les rythmes du bèlè martiniquais, qu’il mêle aux couleurs du kompas ou du rara Haïtien, du son cubain, du ragga ou de la charanga. Dédé Saint-Prix a beaucoup de choses à dire : depuis le début de sa carrière solo avec Piblicité en 1983, ses premiers grondements comme il dit, Dédé Saint-Prix a sorti plus de 25 disques dans lesquels il dénonce notamment, et en créole s’il vous plaît, les ravages du chlordécone sur la belle nature de son île et l’héritage de l’esclavage puis de la colonisation.
De passage à Nova à l’occasion de la sortie de Koktel Chouval Bwa, un nouvel album militant, dansant et toujours aussi passionné, Dédé Saint-Prix a bien voulu se prêter au jeu de la Potion : il nous dévoile le pouvoir des plantes et des rythmes d’Haïti !