Moins de censure, plus de stigmatisation?
Bon chic bon genre. Ah tiens, si on allait voir un film homosexuel en Chine cet hiver? Minute papillon, qu’on se le dise : le fait qu’un film raconte l’histoire d’un couple homosexuel ne devrait pas classer immédiatement l’oeuvre dans une case spécifique. A force de théoriser les genres, on en vient justement à en faire un genre cinématographique. Le film homosexuel est devenu une catégorie à part entière, comme si les critiques l’avaient déjà rangé dans un onglet spécifique sur site porno. Le fait qu’un couple homosexuel fasse partie d’un script, oblige t-il la caméra à se braquer dessus? Films d’action, d’horreur, d’épouvante, comédie, fantastique, science-fiction… Nous n’avons pas besoin d’un signal d’alarme pour annoncer qu’un hétéro se pointe dans l’un de ces genres, alors pensons décemment à reconsidérer la question pour les homosexuels.
Bref, bonne nouvelle toutefois pour le monde du cinéma chinois. À partir de l’hiver prochain, « Seek McCartney » réalisé par Wang Chao pourra enfin raconter une histoire d’amour entre deux hommes dans les salles obscures du pays. Il s’agit d’un long-métrage franco-chinois dans lequel Jérémie Elkaïm, qui s’est illustré dans Polisse, incarnera l’un des deux rôles principaux aux cotés du chanteur chinois Han Geng. Pas de bande-annonce pour l’instant, on vous tiendra au jus.
Des couples homosexuels figuraient déjà dans quelques films chinois jusqu’ici, mais seulement en second plan. En effet, de 2008 à 2010 les autorités avaient classé l’homosexualité parmi les contenus « pornographiques et vulgaires » à bannir des écrans.
Si la majorités des médias s’insurgent, à raison, du fait que la Chine considérait l’homosexualité comme une maladie mentale jusqu’en 2001; il n’est pas de mauvaise augure que de se souvenir que la France était exactement dans le même cas jusqu’en 1981…