Une fable pleine de bons sentiments.
Dans une clairière discrète, au coeur du bois d’Vincennes
Une pute se reposait, le corps en quarantaine
elle puisait dans l’humus, son ami de toujours
la force de donner des orgasmes chaque jour
Elle entendit d’abord, un bruit dans les feuillages
Puis une barbe surgit, un homme entre deux âges.
La hâche à son épaule, son haleine haletante
Indiquait un bûcheron, pas du genre dilettante
Une pute, rugit-il, une pute, une pute !
« Exprime toi Meilleur », dit la dame aux plaisirs
Je sens d’ici l’odeur de ton corps qui crie RUT
Pas de chance l’ami, tu devras repartir
La boutique est fermée, ma culotte cad’nassée
Je suis fragile ce soir, tu risques de me casser
Mais quand l’bûch’ron voulait, le bûcheron avait
Entêté, tête d’ail, s’obstiner il allait
Je payerai, dit-il, rubis sur manucure
tu es la plus belle pute, t’as la plus belle allure
Ici je construirai pour ton corps en jachère
une cabane en bois, un palais pour tes chairs !
Bâtis mon beau, bâtis ! J »attendrai qu’il soit prêt
Et seulement alors, j’te laiss’rai voir ma raie
Et le bûch’ron coupa, et le bûch’ron hâcha
Et sur deux chênes massifs, son courroux s’excita
Autour de la pute belle, une cabane naquit
Plus qu’un amas de bois, un véritable abri.
Quant il eût terminé, il prit une seconde
pour reprendre son souffle avant d’se faire la blonde
une seconde fut trop, il s’endormit si sec
une seconde de trop pour les salamalecs
Emue par tant d’effort, la pute le borda
Sur son corps elle posa des feuilles de son choix
et enfin reposé. Elle retourna au bois.
Quand la pute voulait pas, la pute ne voulait pas