Casual Friday : chronique de la culture ado #1.
Il est 13h sur nova et c’est vendredi, je peux entendre un léger soupir de soulagement, même chez ceux qui n’ont rien fichu de la semaine, n’y voyez pas un jugement, je célèbre les oisifs.
Porter par ce souffle tout aussi créateur qu’un autre, on inaugure aujourd’hui à 16h la chronique hebdomadaire d’une culture adolescente de qualité sans être trop exigeante ; Kidult ou adolte pourront à présent mentir sans perdre de temps dans les librairies en prétendant que ce Hunger game est pour leur petite cousine. On commence avec la revue PULP qui, elle aussi, s’inaugure.
Que vous soyez un ado, que vous ayez un ado, que vous devriez avoir un ado mais que vous ayez préféré en rester un, il y a une petite bête hirsute aux poils gras et au rictus sarcastique, aux idéaux intacts ou aux passions embryonnaires, qui se loge bien au chaud chez vous. Il a 13, 15, 18 ans selon maturité, et s’il reste la plupart du temps avachi, il convient parfois de le nourrir un peu ; il est toujours en pleine croissance sans jamais sembler grandir.
Tous les vendredi sur nova, en un casual friday de l’esprit, on lui file de quoi manger pour le week-end, sans l’accabler de brocoli culturel. Non : en ce numéro 1 de la chronique on lui offre le numéro 1 d’une revue qui lui est adressée. PULP vient de sortir.
Le terme Pulp au départ, et le départ c’est dans la première moitié du XXème siècle aux Etats-Unis, désigne un périodique un peu cheap et illustré, à l’identité visuelle marquante, aux histoires de détectives privés, de bonasses en rouge lamé, de gangster à la mâchoire carrée, d’extraterrestres sexy.
On se souvient peut-être, c’est un auteur que l’ado ne boude pas, du détournement qu’en avait fait Bukowski dans un petit roman du même nom. La mort, femme littéralement fatale et obscène, engageait un vieil imper alcoolo pour traquer l’écrivain Céline qui ne cessant de lui échapper, continuait peinard sa vie dans les bas fonds de la cote ouest.
Mais trêve de bonne digression.
Pulp la revue contemporaine, conserve en héritage de son vieil oncle libidineux son rapport à l’image et à la culture populaire. L’image, qu’elle soit publicitaire, artistique, conventionnelle ou détournée, prend la parole. Et on la laisse s’exprimer à travers un thème.
Tout en ratissant très large, et en limitant la longueur de ses articles, Pulp évite l’écueil du tout anecdotique qui semble être désormais de mise lorsqu’on s’adresse à un public jeune (et moins jeune soit dit en passant)
Dans ce numéro 1, on se penche sur Masculin et féminin et leurs représentations. Du cliché de la publicité machiste des années 50, à l’ambiguité artistique qui émerge dans ces mêmes décennies, des divinités féminines et de la mauvaise interprétation de la naissance d’Eve, au travail sur le voile de l’artiste iranienne Shadi Ghadirian, Pulp confronte sans jugement, en offrant des hypothèses, en posant des questions ouvertes plus destinées à initier la réflexion qu’à imposer un point de vue.
Pulp n’exclut pas, dans ce premier numéro, l’aspect ludique de notre rapport à l’image. Ainsi Google Image devient le moyen d’un album des plus poétique par association numérique comme il y avait une écriture automatique chez les surréalistes.
Et en bonus, une présentation ici de ce trimestriel !