Pour une alternative plus « positive et orientée vers les jeunes ».
Andrei Tarkovski. ©Christophe L via Allociné
Un festival de long-métrages avant-gardistes en Russie? Pour cette année, c’est loupé. Le Moscow Premiere, connu et reconnu pour sa lutte pour la défense des droits des LGBT et ses revendications antifascistes a tout bonnement été censuré. Et ça ne faisait pourtant pas moins de 13 ans que l’évènement proposait des entrées libres pour ses projections originales.
Les organisateurs du rendez-vous unique ont reçu une lettre du gouvernement, deux semaines seulement avant le début des festivités. Sur le papier, pas de cadeau. Il y figurait l’explication suivante : » le département culturel de Moscou doit limiter ses dépenses budgétaires pour l’année 2015″. Par contre, soulever des fonds pour organiser un évènement plus dilué ne semble pas poser trop de difficultés.
Ainsi, le Youth Festival of Life Affirming Film (le festival du film de la jeunesse pour l’affirmation de la vie) verra le jour du 4 au 7 septembre prochain sous la bienveillante direction de Vevgeny Gerasimov, membre du conseil municipal. Sans surprise, le critique et directeur du Moscow Premiere alias Vyacheslav Shmyrov ne souhaite pas participer à ce nouveau format.
Rappelons ici que la Russie baigne dans une ambiance plus qu’hostile à la communauté LGBT puisqu’il y a deux ans encore, le gouvernement a fait passer une loi interdisant toute « propagande soutenant des relations sexuelles non-traditionnelles auprès des mineurs ».
Le Moscow Premiere, c’était pourtant le lieu où l’on pouvoir visualiser les films répudiés des plus grands rassemblements cinématographiques russes comme le Kinotavr. Par exemple, Winter Journey, cette histoire d’amour entre un thug et un chanteur, n’aurait pas franchement pu trouver son public ailleurs que là-bas. Mais plus qu’un engagement idéologique, il s’agissait d’une action sociale. L’accès au projections était libre : les organisateurs pensaient avant tout à faire découvrir toutes sortes d’univers à des adultes qui n’avaient jamais pu se payer une place de cinéma.
Vous l’aurez bien compris, il y a bien là de quoi en faire tout un film, voire même un festival !