Il y a, entre la Malaisie et l’Indonésie, un détroit baptisé Malacca. Pas moins de 60 % du fret maritime mondial transite par ce détroit. Cela représente évidemment beaucoup d’argent et la Thaïlande, un peu plus au nord, aimerait bien en croquer aussi. D’où l’idée d’un pont pour court-circuiter tout ça.
« Penser grand, le faire, pour tous les Thaïs », c’est le slogan du parti politique thaïlandais Pheu Thaï dont est issu le Premier Ministre du pays Srettha Thavisin en poste depuis août. Le moins que l’on puisse dire est que Srettha Thavisin a bien assimilé ce slogan, car l’homme envisage la construction d’un pont terrestre pour court-circuiter le détroit de Malacca. L’idée n’est pas nouvelle, ça fait des décennies que la Thaïlande rêve de récupérer un peu, voir beaucoup, du trafic maritime du détroit de Malacca.
Le détroit de Malacca est entre la Malaisie et l’Indonésie, c’est un long couloir maritime de plus de 900 kilomètres par lequel transite 60 % du fret maritime mondial. Ce détroit a pris une importance stratégique de premier ordre, en étant la principale route d’approvisionnement en pétrole de deux des principaux consommateurs mondiaux, le Japon et la Chine.
Bien sûr, la Thaïlande, qui est un peu plus au nord de ce détroit, ne rêve que de ça depuis longtemps. D’autant qu’il y a en Thaïlande, presque sur la route de ce détroit de Malacca, un « petit endroit » plus resserré que partout ailleurs baptisé l’Isthme de Kra. C’est là que le Premier Ministre thaïlandais veut construire un pont terrestre. Le projet fou, que Srettha Thavisin vient de présenter à des investisseurs chinois à l’occasion du 10ᵉ anniversaire des nouvelles routes de la soie, est estimé à près de 36 milliards de dollars. Il permettrait à de nombreux cargos un gain de temps et donc d’argent énorme.