« Post Punk’, une histoire de la génération suivante.
Après la déflagration PUNK (1975-1977), et malgré les ravages dus à cet ardent retour à un ROCK speedé, hurlé, déchiré et bastonné, il fallait bien continuer à avancer sur ce champ de bataille plein de victimes.
Le livre de Pierre Mikailoff (avec les photos de Pierre Terrasson) tente de nous faire passer en revue le désordre de cette génération suivante, accusée d’être inféodé à MTV, trop lookée pour être honnête.
OK, la comparaison avec les monstres sacrés des sixties et seventies était dure (des Joplin, Hendrix, Stones, Velvet, MC5.. etc etc ..) Mais il fallait exister sans POP stars forcément mondiales. La musique avait aussi explosé en chapelles : Pop, Rock, Punk, Indus Reggae, Disco, Ska, Funk, Soul sans oublier World, Jazz et Electro… Un choix salutaire pour les artistes, mais qui fractionnait le public, (sauf ceux qui s’intéressait à TOUT, comme NOVA ! ) Voilà le tableau.
Aujourd’hui, plus de 30 ans après, il faut reconnaître que cette période (un peu comme les précédentes : 1964-69 et 1970-77) a été prolifique, surchargée de groupes et même de labels, mais sur un champ plus large que les médias avaient eu un mal fou à canaliser ou comprendre !
Et comme toujours, il faut ensuite des décennies pour assimiler, digérer ces avalanches de créations passionnées, des personnalités fortes, des sons inattendus ou des genres mixés, des tentatives gonflées, radicales, conceptuelles ou commerciales, dansantes ou flippantes !
Pierre Mikailoff a déjà écrit de nombreux essais et livres sur tous les sujets musicaux et se sort de cette jungle, en procédant chapitres genre : les punks, les new wave, les neo romantiques, les français, les gothiques, et en prenant chaque genre à ses vrais débuts.
Et les photos de Terrasson nous montre des têtes connues encore adolescentes, presque joufflues, et nature ? Des images rafraichissantes avec un côté « backstage », sans pose ni attitude. On peut juger du temps qui passe, de tous ces chanteurs et musiciens aujourd’hui burinés par leurs aventures, leurs excès, leurs écarts de conduite. Ils ont changé les sons, puis les sons les ont changé.
Il est toujours temps de passer les héritages en revue : les oubliés (Lene Lovitch), les météores ( Slits), les étoiles filantes (Big Audio Dynamite), ceux qui n’ont fait qu’un ou deux tubes (Human League) ou même disque, ceux qui se sont perdus ou ont disparu en un éclair : PIL, Siouxsie, Talking Heads, Pretenders, Taxi Girl, Jacno, Stranglers, Nina hagen, Billy Idol, Misouko, Adam, New order, Cure, Klaus Nomi, Depeche mode, Frankie goes., Eurythmics, The Smiths, Big Audio..
Cette poignée de noms, parmi tant d’autres, pour se rappeler que ce fut encore et peut être la dernière période foisonnante ou le Rock donnait le ton général à la mode, aux magazines et au monde. Tous ces artistes croyaient à leur style, au caractère sacré des concerts et de leur image, elle-même trempée dans le jus de tout ce qu’ils avaient aimé, en musique mais aussi en Littérature, Cinéma, Art ou allure.
Ces années 80 furent variées, éclectiques, elles ont ouvert un large domaine d’expressions, de styles et sont encore loin d’être bien connues ou répertoriées. Il faudra encore des redites et des écoutes pour profiter pleinement des perles de cette tornade.
La mode, les magazines spécialisés et les maisons de disques en font encore leurs modèles et leur profit, 35 ans après.
Respect.
_POST PUNK . 1978-85. Par Pierre Mikailoff, Photos Pierre Terrasson.
160 Pages couleurs . éditions Carpentier . 29 euros