Le cinéma mainstream a toujours eu un rapport compliqué au porno. Peut-être parce qu’à une époque ils ont harmonieusement cohabité. À la fin des années 70, les classiques du genre, des Jouisseuses à Les uns dans les autres, avaient autant droit de cité au fronton des salles populaires que les comédies avec Les Charlots ou De Funès. Et rapportaient presque autant d’argent.
Le début des années 80 a changé la musique. L’amour est une fête revient sur ce crépuscule, qui n’a pas concerné que le cinéma X mais les rapports humains revenus à une époque plus glaciaire. Cédric Anger lui préfère la chaleur des cendres d’un esprit soixante-huitard qui baigne son film, musardant entre les registres (on passe rapidement d’un prétexte de polar à une comédie allègre), rappelant aux coincés d’aujourd’hui, combien à l’époque il faisait bon vivre un peu déboutonné. C’est inattendu de la part d’un réalisateur aux films (notamment le formidable La prochaine fois je viserai le cœur, avec Canet en gendarme/tueur en série) jusque-là concentré sur les zones sombres de personnages. Le ton solaire, plus proche d’On aura tout vu – oui, la comédie avec Pierre Richard en scénariste de porno malgré lui – que d’un Boogie Nights à la française parce que se refusant à tout moralisme, lui va très bien. Et tout autant à un tandem Canet / Lellouche débridé. Anger n’est cependant pas dupe : il y aura un coucher de soleil à la fin de son film, celui sur une insouciance, une liberté de penser comme de baiser, qui s’est perdue avec ces foutues années 80. L’amour est une fête en fait un parfait éloge : doux-amer mais avant tout gracieux.
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Bon film !