Vous en avez entendu parler sur Nova parce que sa musique est cool, engagée, qu’elle-même l’est et qu’à l’époque, avec ce projet-là, elle annonçait une nouvelle vague artistique à venir.
Aujourd’hui, l’anniversaire est celui d’une sacrée mixtape sortie il y a 4 ans : 1992 Deluxe de Princess Nokia.
Princess Nokia c’est une bruja comme on dit, une sorcière et fière de l’être. Elle a grandi à New York dans une famille portoricaine très spirituelle et a toujours beaucoup réfléchi à la force du rituel, de la cérémonie, à la place des femmes là-dedans. Assez jeune, à peine adolescente, elle commence à s’intéresser aussi aux cultures underground, aux mondes futuristes, à la culture cyber-rave, etc.
Elle est ensuite danseuse, rejoint des collectifs féministes et commence la musique, forte de sa spiritualité, sa puissance et sa culture musicale, notamment liée à la scène hip-hop new-yorkaise, et forte surtout de ses contradictions.
À l’époque de cette mixtape, en 2017, il y a pas mal de maisons de disque qui l’ont remarquée et qui essaient de la signer. Mais Princess Nokia tient à son indépendance et ne veut pas se laisser enfermer dans des catégories musicales ou sociales. Elle est une rappeuse, une chamane, un garçon manqué, une mannequin. Et son disque dit tout ça.
À l’époque on avait été bluffé par sa capacité à conjuguer les styles et les sorts selon ses envies. Parfois hip-hop, parfois dancehall, parfois inqualifiable, cette mixtape c’était une claque. Depuis, Princess Nokia a scrupuleusement tenu à ne jamais sortir un disque semblable au précédent, à varier les styles, les ambiances, les références. Nous, on reste particulièrement attachée à cette mixtape 1992 Deluxe qui fête ses 4 ans, notamment grâce à “Tom Boy”, un morceau où elle parle de son bidon, de ses petits seins et d’à quel point elle s’en moque. Un titre iconique, qui ouvrait la voie à beaucoup de luttes pour libérer le corps des femmes.