Aujourd’hui on fête l’anniversaire d’un grand classique du hip-hop, c’est « 3 Feet High And Rising » du groupe New-Yorkais De La Soul.
Tous les jours dans Alpha Beta Nova (lundi au vendredi, 9h-13h), Sophie Marchand célèbre un anniversaire, d’une personne, d’un disque ou d’un événement.
Ce matin, c’est l’anniversaire d’un supra classique, solaire et rafraichissant en même temps puisqu’on célèbre les 32 ans du premier album de De la Soul, le fameux 3 Feet High And Rising.
Ce disque sort en 1989, à une époque où les disques cultes s’enchaînent puisque cette année sortent les albums de Gang Starr, ou de LL Cool J, des Beastie Boys. Mais celui là est différent des autres, et il se pose comme une alternative, littéralement, un chemin de traverse pour voir le rap autrement.
Les De la Soul eux-mêmes sont des petits jeunes qui ont les oreilles tellement ouvertes qu’ils auraient du mal à se limiter à un genre : ils se sont rencontrés au lycée à Long Island et ont monté un groupe justement pour s’échanger des vinyles de pop psyché, de jazz, de pop qui ont fait leur éducation musicale.
Un album généreux, plein de samples et de collages complexes.
Et puis ils ne s’habillent pas comme les autres, ils ont une autre esthétique plus proche de Keith Harring que des références habituelles de la côte est. Et puis ils ne rappent pas non plus comme les autres, ou en tout cas pas pour les mêmes raisons que d’autres. Leur producteur Prince Paul ne cherche pas ses samples là où les autres les trouvent, et c’est tout ça qui va faire l’originalité de leur premier album qui dès qu’il sort, est identifié en tant qu’un chef d’oeuvre lumineux, joyeux, et finalement pilier d’un autre type de rap.
Parce qu’il y a une générosité et une simplicité qui rendent heureux quand on l’écoute. Ce qui ne veut pas dire que les morceaux soient simplistes au contraire, ils sont comme des collages complexes, des patchworks fourmillants, des gumbo réussis puisque c’est sur cet album que l’on entend les titres « Magic Number », « Eye Know », « Me Myself and I » ou « Say No Go ».
Et finalement je crois que c’est ça la plus belle réussite du groupe. Avoir réussi à inventer en un album un nouveau langage du rap, un truc balaise qui pour autant s’écoute aussi avec légèreté si on en a envie.
Alors joyeux 32 ans vieux pote, on écoute le « Magic Number ».
Crédit © Pochette de 3 feet High And Rising