On célèbre un album dont j’avais oublié l’existence jusqu’à retomber dessus par hasard, dans la rédaction de Radio Nova. Un disque qui sortait un 10 décembre 2013 sur le label Stones Throw : “7 Days of Funk” par le groupe 7 Days Of Funk.
Jusqu’ici tout est mystérieux, même la pochette, qui ressemble à une peinture naïve, colorée et oldschool.
Et puis, on regarde les crédits et on réalise que derrière 7 Days of Funk se cachent deux légendes : d’un côté Snoop Dogg et de l’autre Dâm-Funk, qui ont réalisé ensemble leur rêve de faire un album de funk à l’ancienne. Pour l’occasion, Snoop se fait rebaptiser Snoopzilla, parce que Bootsy Collins (bassiste légendaire) se faisait appeler Bootzilla.
Et c’est avec ce pseudo, cet ethos qu’il fait ce autour de quoi il tourne depuis des années : de la funk, celle qui a été à l’origine de quasiment tous ses samples, celle qui a guidé son esthétique, son look, sa passion pour les gangsters de la musique et la G-funk. Il le fait avec le prodige Dâm-Funk, repéré par le label Stones Throw dans les années 2000 grâce à ses compositions de funk moderne qu’il postait à l’époque sur Myspace.
En Californie, en 2013, Dâm-Funk et Snoop Dogg s’installent en studio pour créer, de nulle part, un album concept : 7 days of Funk. Il est pensé comme une cure express, un hommage aux rythmes, aux mélodies et aux légendes du genre. Au début, soyons honnêtes, c’est un peu étrange. La voix de Snoop est plus chantante que d’habitude, les instrus de Dam Funk sont plus synthétiques que dans les classiques de George Clinton, Bootsy ou Roger Troutman.
Et puis on baisse la garde, on s’installe confortablement à l’arrière de notre lowrider, on ouvre la fenêtre, on roule au pas et on découvre un disque qui est touchant, justement parce qu’il est imparfait. Mais audacieux. Et par leurs mots, leurs flows, leur langage, les deux compères arrivent petit à petit à raviver le passé. On déconnecte de l’époque et on se retrouve plongé dans un disque flottant entre les années 70 / 80.
Il n’y avait qu’eux pour faire ce genre de disque, il n’y avait que Stones Throw pour sortir ce projet finalement peu formaté et peu commercial. Il est maladroit, touchant et finalement séduisant. Notamment grâce à des titres comme “Hit Da Pavement” ou “Let It Go”.