On fête l’anniversaire du premier album de M.I.A, le solaire « Arular » sorti un 22 mars 2005.
Pour remettre un peu dans le contexte, M.I.A se fait connaître un an plus tôt grâce une mixtape pirate qu’elle a composée chez elle, sur son lit, avec dans un coin de l’appart un certain Diplo, qui n’est pas du tout le producteur star, mais qui est déjà son petit copain.
Elle, c’est une bidouilleuse, fan de hip hop, de dancehall, de punk qui découvre l’électro clash et se passionne pour les synthétiseurs et qui s’est fait un nom grâce à la meilleure plateforme des années 2000 : Myspace.
Elle est repérée rapidement et signe sur le label XL Recordings pour un premier album qu’elle va mettre longtemps à sortir. Non pas qu’elle met du temps à produire, mais plutôt que les samples dont elle se sert sont difficiles à « clearer », c’est-à-dire que les droits sont compliqués à obtenir pour la maison de disques. Mais finalement au bout de quelques longs mois l’album sort et il va faire l’effet d’une petite bombe dans le monde de la pop, des sons électroniques, du hip hop.
Un disque coloré et politique
Parce que le disque est un ovni : malgré ses airs colorés et dansants, il est très politique, il parle de militants et révolutionnaires indépendantistes tamouls les Tigres. D’ailleurs sur la pochette du disque on aperçoit des chars, des kalash, en version patchwork. C’est inhabituel pour la pop musique.
Et puis au-delà de ça, il est vraiment différent, parce que personnel. Bout à bout, M.I.A y a mis toutes ses premières amours artistiques, ses crushs musicaux. Il y a des échos de punk, de baile funk, de gros rap, ça ressemble à un collage, un journal intime à la Basquiat. C’est inimitable et super moderne parce qu’on sent que M.I.A se fiche complètement de l’industrie musicale. En tout cas à l’époque. Elle ne rentre dans aucune case, n’accepte aucune étiquette et c’est une tornade.
Franchement si vous manquez de Vitamine D, réécoutez ce disque il est tellement solaire et énervé à la fois. Il donne envie de se battre et de danser en même temps. On écoute « Sunshowers ».
Visuel © Pochette de « Arular » de M.I.A