Aujourd’hui c’est un jour spécial qui n’arrive qu’une fois par an. C’est l’anniversaire de mon album préféré sur terre.
Certains commencent à s’en douter, je ne suis pas super discrète sur le sujet. Cet album est signé de Sufjan Stevens, il s’appelle Carrie & Lowell, sorti un 31 mars 2015.
Sufjan Stevens est un musicien américain culte, très discret qui pourtant avec ce disque a accepté de se livrer comme jamais. Et de nous raconter sa vie, celle de Lowell, son beau-père, et de Carrie sa mère qui vient de mourir et avec qui il a eu une relation très compliquée. Parce qu’elle a souffert d’alcoolisme, de dépression, de schizophrénie, qu’elle a dû l’abandonner avant de le retrouver plus tard.
Et plutôt que de nous raconter précisément, année après année, l’histoire de leur relation, Sufjan Stevens décide de chanter toute sa compréhension, envers et contre tout, tout son amour.
C’est un album qui est d’une sincérité absolue, comme un grand miroir dans lequel Sufjan Stevens se juge lui aussi, accepte ses failles et celles de sa mère au passage. Il parle aussi de son beau-père, Lowell qui est le second pilier de cet album, qu’il a élevé et lui a enseigné l’amour de la musique.
D’ailleurs pour pouvoir se livrer complètement, sans peur du regard des autres, Sufjan Stevens a enregistré une partie de ce disque dans une chambre d’hôtel à l’iphone, le reste dans son studio chez lui.
Et honnêtement c’est sublime, qu’on connaisse ou pas le contexte derrière l’album. C’est parfois mystique, cryptique, mais c’est surtout extrêmement doux et tendre. C’est un disque de deuil pas sordide pour un sou. Et il est tellement bien fait que si on écoute la première piste, on a toujours envie de l’écouter jusqu’au bout.
Je suis super contente de vous jouer ce disque ce matin – et pour vous convaincre, j’ai choisi la chanson qui est la plus émouvante de l’album. Une machine à larmes : c’est « Fourth of July ».
Visuel © Pochette Carrie & Lowell de Sufjan Stevens