Ce matin on fête les 16 ans de l’album « Demon Days » de Gorillaz – un disque que les fans du groupe, dont vous faites peut-être partie, appellent souvent : le chef-d’œuvre du groupe.
Même si nous ne sommes pas là pour remettre des médailles, c’est vrai que ce disque-là sorti en mai 2005 est génialissime. Alors que déjà le premier album de Gorillaz, sorti en 2001, était dingue – mais comme souvent avec Damon Albarn, et ses projets, il ne s’agit jamais de se relâcher.
Ce qui est intéressant avec ce disque, c’est que sa création n’est pas linéaire – à cette époque, les différents membres du groupe sont éparpillés à droite à gauche. Damon Albarn est en tournée avec Blur et en profite pour faire une pause et voyager en Asie. Il va en Chine, prend le train, apprend à jouer de la flûte, et s’inspire des paysages qui ne font que l’apaiser, mais créent chez lui une angoisse assez puissante sur la dégradation de l’état du monde.
Alors il se dit qu’il faut que Gorillaz sorte un projet encore plus ancré dans le réél qui parle concrètement de guerre en Irak, d’écologie qui part à vau-l’eau, de société à la dérive. Et il a envie de le faire avec un son encore plus varié. Le mot fusion, en général, est un fourre-tout mais ça colle particulièrement bien à ce projet, qui va être produit par Danger Mouse – à l’époque jeune producteur qui intrigue particulièrement le groupe pour son sens des collages et des superpositions inattendues.
Ils vont avec le groupe composer des morceaux qui ne se définissent pas tant, ils sont des grands mix entre une culture hip hop, de la soul, une esthétique hyper pop. Ils sont bourrés de références cinématographiques, chantés par De la Soul, MF Doom, Neneh Cherry, Roots Manuva, Martina Topley Bird, etc. En plus comme souvent avec Gorillaz, tout est un peu cryptique, avec les avatars qui sont censés incarner le groupe.
Bref, ce disque est un pari très ambitieux, mais c’est comme un cocktail réussi, il est addictif.
Tous les morceaux ont leur charme, leur particularité. Un vrai succès.
Et puisque au départ de toute cette œuvre, c’est une question d’audace : écoutons le morceau « DARE ».
Visuel © Demon Days