Aujourd’hui dans l’anniversaire du jour, on célèbre les 4 ans de « Drunk », superbe album du musicien et producteur de génie Thundercat
Tous les jours dans Alpha Beta Nova (lundi au vendredi, 9h-13h), Sophie Marchand célèbre un anniversaire, d’une personne, d’un disque ou d’un événement.
Il y a quatre ans quasiment jour pour jour, Thundercat sortait son album Drunk. Et nous n’avons rien oublié de l’état second dans lequel ce disque nous a mis à l’époque.
Thundercat c’est un batteur, bassiste, un producteur, et plus largement un génie. Je ne dis pas souvent ça, mais je crois vraiment que cet artiste a un pied dans le monde des extralucides, des créateurs qui n’ont pas de barrière. Rien que musicalement, c’est un homme capable des plus grandes nerderies, autant que de signer des méga tubes. Il a grandi dans une famille de musiciens, et dès le lycée, il rejoint pour dépanner le groupe de son frère : Suicidal Tendancies, du punk hardcore. On l’avait interviewé à l’époque de la sortie de l’album et il nous avait raconté à quel point ça avait été formateur.
Un disque aux touches funky, sur le quel figure Louis Cole, Mac Miller, Kendrick Lamar…
Après ça, il est devenu un musicien de studio – ou plutôt le musicien de studio le plus côté de Californie – bossant avec Kamasi Washington, NERD, Keziah Jones, Mac Miller, Erykah Badu, et puis surtout Kendrick Lamar. C’est lui qui a été l’épicentre créatif, je cite Kendrick là, de l’album To Pimp A Butterfly – lui qui a renouvelé en 2015 les ponts entre le jazz et le rap, entre leurs spiritualités, leurs rythmiques. Après ce disque commun, il y a vraiment eu un renouveau de ce hip-hop infusé au jazz.
En 2017 – Thundercat sort un nouvel album solo – sur le label Brainfeeder de son ami Flying Lotus. Et vu toute la pression qu’il y a sur ses épaules, on imagine à peine ce que ça implique. Mine de rien pour un bassiste, un batteur, un musicien de studio, sortir un album qui se veut accessible, pop, funk, grand public, c’est un pari. Qu’il va réussir, parce qu’il va se faire accompagner de ses amis – de Kendrick, de Wiz Khalifa, de Pharrell, Louis Cole, Mac Miller. Qu’il va se mettre à chanter aussi – assumant une voix fluette mais finalement très cool.
Et surtout il va mettre sa touche funk, ses doigts au groove d’or, au coeur du disque. Et ça suffit à en faire un disque génial.
Alors voilà, on écoute le titre « Them Changes » – qui est un classique instantanée, à classer du côté des Bootsty Collins et des Parliament.
Crédit © Pochette de Drunk, de Thundercat.