Sorti début Novembre 2018, l’album « El Mal Querer » de l’artiste flamenca catalane fête ses trois ans cette semaine.
Tous les jours dans Alpha Beta Nova (lundi au vendredi, 9h-12h), Sophie Marchand célèbre un anniversaire, d’une personne, d’un disque ou d’un événement.
Ce matin, on fête l’anniversaire d’un des albums qui a le plus chamboulé la pop music ces dernières années, El Mal Querer de la Rosalía.
Quand il sort le 2 novembre 2018, ce disque est un petit ras-de-marée. Ça fait alors bien longtemps qu’une artiste espagnole, voire européenne, n’avait pas connu un tel succès international. Ras-de-marrée, aussi, parce que du flamenpop, contraction entre le flamenco et la pop, c’est un genre alors complètement inédit.
Ce disque, quand il sort, est très attendu. Les quelques premiers morceaux et premiers clips que l’on a pu voir de la chanteuse, ont bluffé par leur modernité. Sans doute parce que l’idée qu’on se fait du flamenco, qui serait un peu folklore, un peu vieillot, est totalement fausse. Mais aussi parce que Rosalía a un bagou ensorcelant, une aura très spéciale.
Rosalía sort d’une école de flamenco prestigieuse, Tallers de Music de Barcelone. Elle se dédie à la musique, à la culture flamenco depuis son plus jeune âge. Elle le danse, le chante, le vit. Et à partir de ses 20 ans, elle commence à travailler dur pour se faire un nom à travers le monde.
Un album à la croisée de plusieurs styles musicaux, au succès international
Et si en 2017 elle sort un premier album, elle demeure encore à l’époque le secret le mieux gardé de la pop. Peut-être parce que la vague de pop en espagnol, façon reggaeton (Osuna, J Balvin…), n’a pas encore totalement pris d’assaut le continent nord-américain.
C’est donc en 2018, avec ce disque, que tout va changer pour elle. Grâce notamment au tube « Malamente », qui quand il sort, séduit tout le monde par la voix follement sophistiquée de Rosalía mais aussi grâce au travail de production sonore d’El Quincho, qui travaille avec elle.
Le disque tire sa beauté cathédrale de cette collaboration et de son incarnation, Rosalía. Elle condense l’efficacité du R&B, la beauté des nappes de musiques électroniques, à la puissance des sortilèges du flamenco.
À partir de là, tout s’emballe. Ce morceau est un hit, son album est un hit, chacun de ses clips sont des hits, toutes les grandes pop stars du monde veulent leur collaboration avec elle, tous les festivals veulent la programmer.
La machine Rosalía est lancée. En 2020, on a encore aucune idée de quelle stratosphère elle va finir par atteindre. Mais voilà. Replongeons dans l’album avec lequel tout a commencé : et notamment ce morceau magnifico « Pienso en Tu Mira ».
Visuel © pochette d’El Mal Querer de Rosalía.