Aujourd’hui dans l’anniversaire du jour : « Grey Area » de Little Simz.
Tous les jours dans Alpha Beta Nova (lundi au vendredi, 9h-13h), Sophie Marchand célèbre un anniversaire, d’une personne, d’un disque ou d’un événement.
Ce matin, on fête le dernier disque d’une artiste qui devait en sortir plein mais qui est redevenue assez discrète : Little Simz, et son disque Grey Area sorti en mars 2019.
Little Simz est une rappeuse anglaise brillante, précoce aussi puisque ce disque là, qui est son 3ème, sort quand elle n’a que 25 ans. Et elle est déjà soutenue et remarquée par des Ms Dynamite, des Gorillaz ou Kendrick Lamar. Parce qu’elle a une manière de rapper très détachée, laid back comme on dit, et qu’en même temps ses instru, ses textes, ses inflexions sont parfois très incisives.
C’est qu’elle raconte sa vie, sa jeunesse trimballée de foyer d’accueil et foyer d’accueil et qu’elle a décidé avec sa musique de tout dire. Son égo parfois un peu trop enflé, sa thérapie, ce qui empoisonne la vie et la sauve parfois. D’ailleurs cet album s’appelle Grey Area : la zone grise, un terme qui désigne toutes ses zones intimes qui ne sont ni totalement noires ni totalement blanches mais qui peuvent être d’une grande violence.
Une artiste bien entourée.
Little Simz elle parle, elle rappe, elle chante, quitte à ne pas plaire par moment. Pour ça elle s’entoure d’un ami d’enfance qui est aussi un super producteur, Inflo connu pour son boulot avec Michael Kiwanuka ou le groupe Sault. C’est lui qui va participer à créer l’univers sonore de ce disque sur lequel on croise aussi Little Dragon ou Cléo Sol.
Et comme depuis Little Simz n’a plus rien sorti je me dis que peut-être ça prend du temps de digérer une telle oeuvre, notamment quand on l’a créée. Elle a peut-être eu besoin de vivre d’autres choses en attendant, mais c’est dire que cet album est complet. Surtout musicalement, il oscille entre du rap bétonné comme les anglais savent le faire, de la soul, des instants plus doux, et des outro rentre dedans.
Sur Nova à l’époque on vous avait joué le morceau Selfish – une ballade osée, parce qu’elle clame l’égoisme et n’en fait pas tout un plat.
Crédit © Pochette « Grey Area » de Little Simz