Aujourd’hui dans l’anniversaire du jour, le mythique album « Horses » de Patti Smith fête ses 46 ans.
Tous les jours dans Alpha Beta Nova (lundi au vendredi, 9h-12h), Sophie Marchand célèbre un anniversaire, d’une personne, d’un disque ou d’un événement.
Ce matin, l’anniversaire est celui d’un monument de la musique, ancien et central, qui fête ses 46 ans ces jours-ci : Horses, le premier album de Patti Smith, sorti un 13 décembre 1975.
Et la première chose qui saute aux yeux quand on écoute et quand on regarde ce disque, c’est évidemment sa pochette qui dit déjà beaucoup de choses. La jeune Patti Smith, en chemise blanche et bretelle, regarde droit dans les yeux le photographe, son ami génial Robert Mapplethorpe, et toutes celles et ceux qui voudraient écouter son album. Elle a 29 ans à l’époque, et avec ce disque elle va prendre New York, le rock’n’roll, la poésie, le féminisme à bras le corps.
Elle qui a d’abord été peintre, poétesse, critique, au cœur de cette scène new-yorkaise où l’on osait tout, décide en 1975 donc, de composer son premier album. À la production, ce sera un pilier de cette même scène, un parrain, John Cale du Velvet Underground. À l’écriture, ce sera elle et toute son âme, ses turpitudes, ses frustrations, sa verve et sa capacité à regarder sans fascination le monde qui l’entoure.
Un album qui va défier la scène underground et le rock new-yorkais des années 70
Quand il va sortir, l’album va vraiment surprendre parce que justement Patti Smith qui est une des actrices de cette scène extrêmement huppée, arrive pourtant à la regarder avec distance. Elle arrive à surprendre, à ne pas faire du rock’n’roll psyché comme on attend qu’elle en fasse, elle arrive à se faire une place de chanteuse et leadeuse de groupe qui va trancher avec le machisme ambiant, et puis juste elle va manifester une très grande liberté d’esprit et de décision.
Ce disque Horses, qu’elle sort avec son groupe, le Patti Smith Band, lui ressemble complètement. Et s’il a marché, ce n’est pas parce qu’elle a cherché à donner à New York ce que New York attendait d’elle.
Je vous conseille, si vous ne l’avez pas fait, de lire sa biographie Just Kids, où l’on comprend à quelle point Patti Smith est une vieille âme sincère et en attendant, fêtons donc son premier album. En commençant le disque par la première piste, sa reprise de « Gloria » du groupe Them, en version plus gothique, plus fuyante, plus frontale en même temps. Bref, à la manière de Patti Smith.
Visuel © pochette de Horses de Patti Smith