C’est l’anniversaire de « It Takes A Nation of Millions to Hold Us Back », un disque plus que culte de Public Enemy et ce n’est pas le genre de fête qu’on louperait sur Nova.
Ce disque sort un 28 juin 1988, c’est le deuxième disque du groupe de Chuck D et Flavor Flav, qui à l’époque ont déjà beaucoup de pression sur leurs épaules. Ils sont signés sur Def Jam, le public est là, les concerts marchent bien, mais leur premier album s’est moins bien vendu que prévu.
Alors au moment de bosser sur l’album, le groupe espère faire mieux. Et aller vite. Mais sans rien bâcler, sans rien compromettre. Parce que Public Enemy sait déjà intuitivement que cette œuvre sera leur grande œuvre totale, engagée socialement, aboutie musicalement, pleine de samples, de slogans politiques, de punchlines, de sons manipulés, passés par des filtres, violentés, sublimés.
Il faut se souvenir qu’à l’époque, la question des samples était bien plus simple : on se servait, on puisait dans ses œuvres de référence, et on faisait un collage comme on le voulait. Si vous rajoutez à ça, la conscience sociale de Chuck D pour qui le rap n’était pas un levier de succès individuel mais un pilier de la révolution sociale qu’était le hip hop. Alors, vous comprenez pourquoi ce disque est si dense.
Avec ses intros cultes, ces messages inoubliables et impérissables, « Don’t Believe the Hype », « Rebel without a Pause », « Bring the Noise », ce disque qui va être le chef-d’œuvre de son groupe. Comme un big bang, un chaos créateur, une concentration d’énergie de 58 minutes et 16 morceaux qui continuera d’infuser pour les décennies à venir.
On écoute « Don’t Believe the Hype ».
Visuel © It Takes A Nation of Millions to Hold Us Back