Sorti début octobre 2018, l’album « Jassbusters » du chanteur néo-zélandais fête ses deux ans ce mois-ci.
Tous les jours dans Alpha Beta Nova (lundi au vendredi, 9h-13h), Sophie Marchand célèbre un anniversaire, d’une personne, d’un disque ou d’un événement.
Avec un peu de retard, on fête l’anniversaire d’un album court et intense et lascif de Connan Mockasin sorti il y a deux ans, Jassbusters.
Connan Mockasin vous avez déjà croisé son nom, ou certains de ses clips un peu bizarres. C’est ce musicien néozélandais qui a un rapport à la musique très corporel et sensuel. C’est vraiment un type ambigu, et qui joue de la musique comme d’autres font l’amour, mais qui est aussi un artiste assez complet qui aime imaginer que ses morceaux aillent avec des films, et raconter des histoires.
Au début des années 2010 il sort deux chefs-d’œuvre, coup sur coup, en 2011 et 2013 : Forever Dolphin Love et Caramel. Et donc en 2018, cinq ans après ce dernier disque totalement dingo, il revient avec un projet annoncé comme un album concept : Jassbusters
Une oeuvre concept, intelligemment décalée
Il nous raconte que cet album serait la B-O d’une comédie, pour adultes, à propos d’un professeur lubrique amoureux d’un élève bêbête. Évidemment ce film-là n’existe pas vraiment, si ce n’est dans la tête de Connan Mockasin, et dans celles de ses amis qui l’accompagnent.
L’histoire de cet album est un peu dérangeante, je vous l’accorde. Et ce disque à sa manière aussi ; parce qu’il se traîne, parce que le premier morceau qui s’appelle « Charlotte Thong » dure huit longues minutes qui s’étendent, et qu’on ne sait pas trop ce qu’on vient d’écouter lorsque l’on sort de son écoute.
Mais autant à l’époque il m’avait un peu décontenancée, autant c’est un album que j’ai plaisir à réécouter, parce que je le trouve intelligemment décalée. Il n’est pas lisse, il n’est pas consensuel, il est anti-pop, mais il est finalement un bel ovni, bizarre et audacieux.
Alors voilà, joyeux anniversaire drôle d’objet musical qui vieillit bien. Merci Connan Mockasin de parfois nous chatouiller bizarrement les oreilles.
On écoute un bout du morceau d’introduction.
Visuel © pochette de Jassbusters de Connan Mockasin