Sorti en 1977, comme son nom l’indique, le premier album du groupe new-yorkais fête ses 44 ans aujourd’hui.
Tous les jours dans Alpha Beta Nova (lundi au vendredi, 9h-13h), Sophie Marchand célèbre un anniversaire, d’une personne, d’un disque ou d’un événement.
Aujourd’hui c’est l’anniversaire d’un disque pivot, du genre de ceux sur lequel l’histoire de la musique prend un virage, fait un changement de route pour le meilleur. Ce disque, c’est 77, le tout premier album des Talking Heads sorti… le 16 septembre 1977.
Quelques années avant d’en arriver là, deux des quatre membres du groupe, David Byrne et Chris Frantz, se sont rencontrés à l’école de design de Rhode Island. Passionnés par l’art, la création visuelle et par la musique aussi, les deux compères, dont l’un joue de la batterie, et l’autre sait chanter une guitare à la main, monte un duo, un petit groupe donnant plutôt dans la reprise.
Au même moment, un autre duo se forme, amoureux celui-ci, entre Chris et Tina Weymouth. Les trois lurons décident d’emménager ensemble, dans un loft new-yorkais, pas loin du célèbre club CBGB, et de tous les bars et clubs qui vibrent à l’époque au son des Ramones, de Patti Smith, ou Tom Verlaine.
Un métissage sonore anticipé
À cette époque-là, le temps de quelques mois, quelques années maximum, New York a été une terre extrêmement créatrice, libératrice, où les esprits les plus punks pouvaient côtoyer des artistes plus psychorigides. D’ailleurs les Talking Heads prennent rapidement ce créneau et sont ravis d’incarner des étudiants en art sérieux, bien habillés, et en même temps forcément un peu fous musicalement.
Et à trois, comme ça, jeunots au milieu d’une scène effervescente, ils composent un premier album. Celui-ci ne sera pas leur plus grand succès mais il leur donnera tout de suite accès à une certaine notoriété qui ne les quittera plus jamais.
Avec ce disque, les Talking Heads réussissent aussi un pari fou : anticiper un son extrêmement métissé, inspiré par les musiques jamaïcaines et caribéennes, mais aussi par des énergies punk, et intellectualisant de la pop. Voilà, 77, c’est sur ce genre d’œuvre que l’histoire de la musique pivote.
Visuel © Getty Images /Gijsbert Hanekroot