Sorti en 1997, l’album mythique du collectif cubain fête ses 23 ans.
Tous les jours dans Alpha Beta Nova (lundi au vendredi, 9h-13h), Sophie Marchand célèbre un anniversaire, d’une personne, d’un disque ou d’un événement.
À chaque jour son disque mythique et aujourd’hui, c’est un disque emblématique d’une époque, culturelle, musicale, d’un pays : l’album Buena Vista Social Club du Buena Vista Social Club.
À l’origine, le Buena Vista Social Club n’est pas un véritable groupe. C’est un projet monté par des musiciens américains, Ry Cooder et Nick Gold, qui rêvent de créer un projet afro-cubain. Pour ce faire, il leur faut donc réunir des musiciens cubains mythiques et des musiciens d’Afrique de l’Ouest tout aussi mythiques. Sauf que les musiciens maliens en questions — qui ne sont autre que Bassekou Kouyaté et Djelimady Tounkara, restent coincés sur le tarmac de l’aéroport d’Orly. On ne les laisse pas décoller.
Un disque qui appartient à tout le monde
Conséquence, le projet sera exclusivement cubain, Ry Cooder et Nick Gold se retrouvant avec un studio sur les bras, et accessoirement des musiciens cubains. Et quels musiciens ! Des spécialistes du son, des descarga, de la guajira, du boléro que sont Ibrahim Ferrer, Compay Segundo, Eliades Ochoa, ou encore Ruben Gonzales. Ironie du sort, tout ce beau monde se connait mais ils ne se sont jamais retrouvés en studio ensemble.
En seulement six jours, comme ça, ils vont revisiter le répertoire cubain, puiser dans leurs souvenirs musicaux et mettre tout leur cœur pour sortir ce disque, qui sera un immense succès. Huit millions d’exemplaires seront écoulés, notamment parce que Wim Wenders a fait un film sur le groupe un an plus tard, en 1998. Ça aide.
Cet album zst un classique de chez les classiques. C’est-à-dire qu’en plus d’être génial, il appartient à tout le monde, il est de ceux qu’on apprend en cours d’espagnol, qui apparaît dès qu’un documentaire parle de Cuba, et d’une certaine manière, il appartient à tout le monde. Qu’il soit disque de trajet en voiture, de retour de plage ou tout simplement de souvenirs, c’est un disque qui, 23 ans plus tard, possède la patine d’un doudou qu’on a serré bien fort, et qui fait toujours autant de bien.
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