Ce matin, « L’école du micro d’argent », classique incontesté du rap français, fête son quart de siècle.
C’est le troisième album du posse marseillais qui sort quatre ans après Ombre et Lumière, deuxième album du groupe, et premier double album de rap français, qui a été propulsé au rang de sortie incontournable en partie grâce au succès du titre « Je Danse le Mia » un succès dont IAM aura d’ailleurs du mal à se débarrasser…
L’école du micro d’argent sort le 18 mars 1997 et il connaît tout de suite un gros succès commercial. Il est certifié disque d’or en deux jours, et sans streaming évidemment.
C’est un disque incandescent, enregistré entre Marseille, Paris et New York, ville capitale qui inspire des disques de légendes, rien qu’en 1996 sortent « It Was Written » de Nas, « Reasonable Doubt » de Jay Z, « Hell On Earth » de Mobb Deep… IAM n’a jamais caché l’influence de la côte Est sur ce disque. Ils revendiquent même cette dernière en invitant les Sunz Of Man, groupe dont les membres sont affiliés au Wu Tang, sur le titre « La Saga », ou en samplant le titre « Cream » un classique du Wu-Tang dans l’intro du titre « Petit Frère ».
Pour autant, cet album-là est tout sauf une pâle copie de ce qui se fait outre-Atlantique
Loin de là. C’est un disque qui pose beaucoup de bases, en termes de fond et de forme. C’est un album qui va devenir le creuset de nombreux projets de rap français par la suite.
Le crew y interprète des titres narratifs qui développent un tel storytelling qu’ils se regardent presque autant qu’ils s’écoutent. Une écriture à mi-chemin entre de la poésie et un journalisme incarné. Des figures de styles qui s’emmêlent avec des constats sociaux et des punchlines d’égo trip… Et l’ensemble est posé des productions hip-hop gorgées de sample, de scratch. On pourrait aussi vous parler de la qualité du son qui a été remanié plusieurs fois, par plusieurs ingénieurs différents avant de trouver la bonne formule ; celle d’un son qui frappe à la Mobb Deep.
Bref, chaque titre de l’école du micro d’argent sont autant de leçons de rap, qui continuent d’influencer cette musique de nos jours. C’est un monument, qui fait partie de ces albums sortis avec un temps d’avance, un disque qui allait quand les autres revenaient.
Et on retiendra le titre « La Saga » peut être à cause du couplet de Timbo King, ou du sample de piano de Ramsey Lewis.