Aujourd’hui, on célèbre le quart de siècle +1, les 26 ans de l’album « Liquid Swords », projet solo de GZA, rappeur et membre du mythique Wu-Tang Clan.
Tous les jours dans Alpha Beta Nova (lundi au vendredi, 9h-12h), Sophie Marchand célèbre un anniversaire, d’une personne, d’un disque ou d’un événement
On est donc en 1995, et le Wu-Tang est depuis quelques années le groupe de rap new-yorkais le plus en vue. Et déjà, les membres du collectif, qui ont de l’inspiration et de la créativité à revendre, ont fait des échappées solitaires. RZA est le premier ayant monté un groupe parallèle, les Gravediggaz, suivi de Method Man, d’ODB et de Raekwon.
Finalement, GZA est l’un des derniers à s’y mettre, puisqu’il faut attendre 1995 pour qu’il sorte lui aussi son projet solo. Ce n’est toutefois pas son seul disque (il en avait déjà sorti un en 1991) mais c’est celui qui va imposer sa signature. Pour ce disque, GZA reste en famille : pour le produire ce sera RZA, son cousin, aux featurings ses copains du Wu-Tang, et il enregistre ça chez lui, dans son sous-sol de Staten Island.
Mais ce disque lui prend quand même un peu de temps, en tout cas pour mettre les choses à leurs places, écrire les paroles, penser le disque comme un ensemble interconnecté, choisir les instrus, ça va lui demander beaucoup de concentration, et de méthodologie. Comme dans les arts martiaux qui obsèdent le collectif, et notamment GZA et RZA qui sont fous des anciens films, de l’esthétique et de la philosophie du kungfu. Et ça s’entend à travers les samples de l’album qui d’ailleurs quand il sort, frappe comme un coup parfait donné par un maître Shaolin, ou par un roi des échecs.
Un album d’exception, tranchant, aux influences Shaolin bien marquées
La comparaison est un peu simple, mais je crois que vraiment c’est l’obsession du détail technique et l’idée que l’on peut tendre vers la perfection, et notamment vers la rime parfaite, qui fait de cet album une œuvre d’exception.
D’ailleurs la critique et le public s’accordent à dire qu’il est absolument maîtrisé, qu’il est tranchant, qu’il est puissant, et surtout que malgré sa densité, son concept, son atmosphère lourde, ce disque est réussi de A à Z, comme un bon combat où l’on passe par toutes les émotions. On admire les talents de kickeur de GZA, les collages sonores qui donnent l’impression d’y être, les instrus et les samples, donnant à l’album cette ambiance si spéciale.
Bref, ça va profiter à tout le Wu Tang qui prouve qu’on avance par la force du collectif, et à GZA qui va sortir son classique, et expliquer à tout le monde pourquoi son surnom est The Genius.
On écoute le morceau titre, l’ouverture du disque : « Liquid Swords » de GZA, produit par RZA, avec l’intro évidemment.
https://www.youtube.com/watch?v=wA49DaVmJWQ
Visuel © pochette de Liquid Swords de GZA