Sorti le 25 aout 1998, l’unique album solo de Lauryn Hill fête ses 22 ans aujourd’hui.
Tous les jours dans Alpha Beta Nova (lundi au vendredi, 9h-13h), Sophie Marchand célèbre un anniversaire, d’une personne, d’un disque ou d’un événement.
Aujourd’hui, on fête les 22 ans de l’album Miseducation de Lauryn Hill, une bonne excuse pour raconter ce disque sous certaines de ses coutures, qui sont parfois plus sombres que d’autres.
Avant toute chose, et en toute subjectivité, il faut dire que Miseducation est un pur et simple chef-d’œuvre, du genre de ceux qui changent la vie de celles et ceux qui l’écoutent, et qui bouleversent aussi l’histoire de la musique. Que ce soit au moment de sa sortie en 1998, ou plus tard, l’album s’est immensément vendu. On a souvent dit qu’il avait créé une nouvelle manière de se raconter dans le hip-hop, la soul et le gospel.
Seul et unique disque solo de Lauryn Hill, l’ex-chanteuse des Fugees y livre de manière très intime et avec un timbre époustouflant sa rupture avec le groupe, l’amour qu’elle a eu pour Wyclef Jean, sa foi, et, aussi, sa grossesse.
À l’époque, beaucoup lui disent qu’être mère l’empêchera de devenir une star. Lauryn décide d’assumer, comme elle décide d’imaginer ce disque seule, pour, enfin, raconter sa propre histoire. C’est ainsi qu’elle refuse les propositions du label de faire produire le disque par RZA du Wu-Tang, ou par Wyclef Jean.
Un chef-d’œuvre personnel loin d’être individuel
Pourtant, ce serait céder à une mythification de dire qu’elle a confectionné ce chef-d’œuvre sans l’aide de personne. Pendant l’enregistrement du projet, du monde s’est succédé en studio, notamment les New Ark, qui ont été ses musiciens. Ce sont eux eux qui ont donné cette couleur si particulière au disque et le groupe n’a jamais été crédité à la hauteur de leur boulot. De la même manière, il est facile d’oublier que John Legend, d’Angelo, Santana ou encore Mary J Blige ont collaboré au disque.
C’est une des zones d’ombre de Miseducation ; et les New Ark ont d’ailleurs fini par porter l’affaire devant la justice.
Une zone d’ombre, alors que justement la puissance du disque tient sans doute à cette rencontre exceptionnelle entre les idées, les expériences, la voix, la spiritualité, le mysticisme de Lauryn Hill et le talent impeccable des New Ark.
Grâce à tout ça, le hip-hop va oser se montrer plus fragile, plus honnête avec ses sentiments et va ouvrir la voie à des orchestrations plus profondes, réalisées par de véritables musiciens de studio.
Et surtout, c’est aussi grâce à tout ça que 22 ans plus tard, chacune piste de ce disque continue de résonner avec tant de force.
Lauryn Hill © Getty Images / New York Daily News Archive