Ce matin, on danse un slow. Un slow grave, émouvant, vintage avec l’album Otis Blue : Otis Redding Sings Soul sorti un 15 septembre 1965.
C’était il y a 56 ans et depuis rien n’a bougé dans la puissance de la voix de ce musicien qui signait à 24 ans seulement un merveilleux disque.
La vie d’Otis s’est arrêtée brutalement, 2 ans plus tard, dans un accident d’avion. Chaque œuvre de ce musicien de Géorgie est mythique parce que rare. Le disque dont on parle ce matin, c’est, malgré son jeune âge, son troisième. Un album dans lequel Otis chante la soul, surtout des standards du genre, de Sam Cooke, B.B King, de Smokey Robinson, des Stones aussi parce que pourquoi pas. C’est un disque de reprises, mais les quelques compositions qui y figurent sont hallucinantes : le fameux “Respect” que reprendra Aretha Franklin, et puis “I’ve Been Loving You” où Otis Redding chante l’amour comme s’il l’avait inventé.
La technique vocale, les arrangements, les mélodies : tout est à sa place et malgré l’impeccable du disque, son sublime, le magique opère. Jusqu’à suspendre le temps, jusqu’à nous émouvoir aux larmes, jusqu’à nous obliger à nous demander comment, à 24 ans, Otis pouvait chanter comme un homme qui a vécu mille ans et tout autant de vies.
Et à en lire les critiques des années 60,70,80,90, 2000, rien de tout ça n’a pas bougé d’un poil. L’album fait toujours le même effet.