Aujourd’hui dans l’anniversaire du jour, on célèbre les 17 ans de la mixtape de M.I.A et Diplo : « Piracy Funds Terrorism ».
Tous les jours dans Alpha Beta Nova (lundi au vendredi, 9h-12h), Sophie Marchand célèbre un anniversaire, d’une personne, d’un disque ou d’un événement.
Ce matin, on fête l’anniversaire d’un disque pirate, une mixtape qui s’échangeait sous le manteau, ou qui se téléchargeait illégalement alors que justement elle s’appelait : Piracy Funds Terrorism, c’est un doublé réussi de M.I.A et Diplo sorti en 2004.
Cette mixtape est un condensé des deux artistes au sommet de leur audace et de leur créativité, alors qu’ils étaient encore tout jeunes, et en plus son histoire est vraiment cool. À l’époque Diplo et M.I.A sont en train de se mettre en couple.
Elle est une grande fan de hip hop, de dancehall, de punk, découvre l’électro clash et se passionne pour les synthétiseurs. Seule dans sa chambre, elle a déjà composé des tubes que seront Galang, Sunshowers, s’est faite remarquer sur Myspace et signée chez XL Recordings.
Une mixtape ultra-innovante musicalement, qui va se vendre sous le manteau dans l’illégalité
Lui, qui n’est pas encore la super méga star qu’il va devenir est fan de baile funk, il vient d’ailleurs de sortir une compilation sur ce son des favelas brésiliennes relativement méconnu à l’époque.
Et alors qu’elle est censée sortir sur son premier album, très attendu, ça coince un peu pour des raisons de samples difficiles à déclarer. Alors elle décide de s’enfermer 10 jours dans son appart avec son copain, Diplo pour imaginer autre chose. Une mixtape complètement tarée, composée de mash up entre ses morceaux, des titres classiques de hip hop, des hymnes de baile funk.
Évidemment tout est fait dans l’illégalité, c’est-à-dire qu’aucun des samples n’est déclaré, et c’est d’ailleurs pour ça que cette mixtape ne sera jamais vendue, mais simplement distribuée pendant des soirées, sous le manteau. Ce qui est bien plus simple que de sortir un premier disque en maison de disque, et qui en plus participe de l’éthos de l’artiste punk ou rap, un peu de ses deux mondes à elle.
Et tant qu’à faire ce qu’ils veulent, ils choisissent ce drôle de nom, fait pour choquer et attirer le regard évidemment, Piracy Funds Terrorism. La piraterie finance le terrorisme.
Mais mine de rien, à l’époque, M.I.A est très douée, et vraiment rebelle, méfiante envers le système. Diplo, lui aussi, est un producteur de malade, extrêmement curieux et cultivé. Ce qui fait que leur couple et leur projet vont être extrêmement innovant musicalement. Cette mixtape-là, c’est l’acte 1 de l’histoire musicale de M.I.A et de Diplo, et des années plus tard, ça fait sacrément plaisir de se souvenir de cette œuvre fondatrice.
Visuel © pochette de Piracy Funds Terrorism de M.I.A et Diplo