Sorti en septembre 2018, « Room 25 » de Noname fête ses 3 ans.
Tous les jours dans Alpha Beta Nova (lundi au vendredi, 9h-12h), Sophie Marchand célèbre un anniversaire, d’une personne, d’un disque ou d’un événement.
On fête l’anniversaire d’un jeune disque qui a déjà eu le temps de faire des vagues, des émules et de nous émouvoir : il y a trois ans sortait l’album Room 25 de Noname.
En septembre 2018 quand son premier album sort, à part quelques diggers bien avertis qui l’avait déjà remarquée à l’époque de sa mixtape géniale Telefone, Noname surprend tout le monde.
Elle surprend par sa plume, capable de pondre des punchlines de hautes volées, par son flow qui manifeste clairement un amour des mots, puis parce qu’elle confirme que Chicago est vraiment une ville à part dans le hip-hop contemporain. Un endroit où les jeunes ont la chance d’avoir accès à des structures associatives qui les soutiennent dans leurs élans créatifs, ce qui donne une jeunesse qui chante l’Amérique contemporaine avec une profondeur peu égalée.
Depuis la fin des années 2010, Chicago nous a offert Chance The Rapper, Saba, Smino et donc Noname qui est amie et collaboratrice de toute cette scène.
Un album engagé et en hommage à la jeunesse
Room 25 est également virtuose car il raconte la vie d’une jeune femme de 25 ans avec tout le sérieux que ce sujet mérite.
Elle chante ou rappe c’est selon, sur sa sexualité, son rapport profond aux États-Unis, ses ambitions, sa nouvelle vie à Los Angeles. Et même si elle aborde des sujets aussi intimes et personnels, elle arrive quoi qu’il en soit à s’inscrire dans un patrimoine de la nu-soul à la d’Angelo et plus largement au RnB glorieux.
Finalement et c’est sûrement aussi à ça qu’on reconnaît les bons disques, c’est en parlant sincèrement d’elle que Noname arrive à toucher tout le monde.
Visuel © Getty Images / Peter Van Breukelen