Aujourd’hui dans l’anniversaire du jour, le deuxième album du groupe new-yorkais The Strokes.
Tous les jours dans Alpha Beta Nova (lundi au vendredi, 9h-12h), Sophie Marchand célèbre un anniversaire, d’une personne, d’un disque ou d’un événement.
L’anniversaire du jour est un peu une madeleine de Proust pour moi et sans doute pour quelques auditeurs et auditrices de ma génération : on célèbre aujourd’hui les dix-huit ans de l’album Room on Fire des Strokes, deuxième album du groupe new-yorkais. Un album sorti pendant mon adolescence et donc sur lequel j’ai un peu de mal à être critique.
Cet album sort donc deux ans après Is This It, premier disque extrêmement populaire du groupe, et comme souvent après un premier gros succès, c’est un album qui va être plus compliqué à faire, parce qu’il faut jongler entre l’attente du public et celle de la critique, et puis plus simplement parce qu’il faut gérer la pression que l’on se met à soi-même quand on est un jeune groupe à succès.
Une deuxième album controversé qui va finalement trouver son public
C’est donc un disque qui va être créé dans un climat assez spécial, d’abord avec Nigel Godrich à la réalisation et finalement avec Gordon Raphael. Ce qu’il y a de particulier, c’est que cet album va être enregistré en trois mois, mais dès le premier jour les membres du groupe, et notamment Julian Casablancas, ont tous les morceaux en tête. Les semaines d’enregistrement ne vont servir qu’à peaufiner des détails, parce que la structure du disque est là, dans la tête et dans les mains des musiciens.
Ce qui ne veut pas dire que tout se passe dans la plus grande des simplicités : le groupe commence à se diviser sur certains sujets, il paraît que Casablancas qui a arrêté de boire après la tournée rocknrollesque de Is This It est un peu moins sympathique qu’avant, et puis qu’il essaie un peu trop d’imposer ses choix musicaux.
Donc pendant ces trois mois, c’est un peu tendu entre les membres du groupe. Mais malgré tout, à force de discussions et de convictions, ils finissent par s’accorder sur cet album qui va être un digne successeur du premier, et qui va plutôt bien marcher auprès du public, même si la critique va être sévère jugeant que cet album est une pâle réplique du premier, « un ratage assez charmant » pour citer les Inrocks de l’époque.
Moi, naïvement, ce que j’aime sur ce disque, en plus des souvenirs de collège que cet album fait remonter à la surface, c’est qu’il ose encore plus s’aventurer au-delà d’un héritage rock new-yorkais, qu’il ose la ballade, l’excitation, qu’il varie les tempos, sans pour autant s’éloigner trop violemment de ce pourquoi on aime les Strokes.
Visuel © pochette de Room On Fire des Strokes