Ce matin, on célèbre les 5 ans du disque “Stillness in Wonderland” de la rappeuse anglaise Little Simz, un disque qui à l’époque avait bluffé tout le monde et qui continue de faire son effet.
Pour se souvenir des débuts de Little Simz, il faut replonger dans son histoire, comprendre qui elle est, d’où elle vient. Parce que sa musique parle de ça et elle part de son cœur. Little Simz c’est donc une chanteuse, musicienne, MC anglaise, qui a grandi au nord de Londres, née d’une famille nigériane, elle a passé son enfance et sa jeunesse en foyer, en famille d’accueil. Et dès 9 ans elle prend un stylo, un carnet et note ce qui lui arrive, ce qu’elle ressent, ce qu’elle espère. Elle qui écoute le rap et la new soul américaine se met aussi à chanter à la manière de Lauryn Hill, à rapper comme Missy Elliott ou Jay-Z.
Et puis elle grandit sort des mixtapes et se fait remarquer. Par Kendrick Lamar, tout simplement. Elle commence à tourner en Europe, aux États-Unis, elle se fait entendre partout, son spleen, son tempo particulier, son verbe un peu désaxé. En 2015 sort un premier album, qui lui donne encore plus d’ampleur et lui met davantage la pression.
En 2016 sort ce disque-là, qui a été composé dans un contexte encore plus stressant, parce que l’attente du milieu et du public est là. Alors elle raconte les sables mouvants, les tempêtes par lesquelles elle passe, elle se compare à Alice aux Pays des Merveilles, mais ses vertiges à elle sont liés à l’industrie du disque.
Pour dire ça, elle choisit d’aller vers des sonorités sous effluves : du jazz, de la trap, du grime. Bien obscures, sous tension et enfumés. Little Simz a toujours été aussi tranchante et réelle. Par moment, elle prend le temps de dire les choses, et parfois ça sort d’elle comme un cri qui ne se maîtrise pas. Ça lui va bien, ce disque où elle est seule avec seulement quelques producteurs pour cerner son monde. C’est comme si elle était seule, face à son reflet, à se regarder dans un miroir. Je ne sais pas si elle nous demande à nous qui écoutons ce disque de la juger, mais si c’est le cas on constate que déjà en 2016, Little Simz avait façonné un chemin qu’elle continue d’emprunter en 2021.
Une voie toute personnelle, introspective, underground et poétique.