Ce matin, un classique : « The Infamous » de Mobb Deep fête ses 27 ans aujourd’hui.
Cet album qui n’est pas le premier du duo Mobb Depp et qui mérite qu’on raconte un peu de leur passé avant ce disque pilier du rap new-yorkais, et plus précisément de Queensbridge.
Havoc et Prodigy se sont rencontrés en 1989, et ont déjà sorti un disque en 1993 qui s’appelle Juvenile Hell. Mais qui ne va pas avoir l’écho qu’il mérite. Le groupe est perçu comme hardcore, violent, sinistre et leurs textes, particulièrement crus sont peut-être trop réalistes pour séduire largement.
Alors le groupe, qui se sent pourtant visionnaire, voire prophétique, perd son contrat avec sa maison de disque et doit réfléchir à leur futur. Mais Mobb Depp n’est pas du style à faire des compromis, voire des compromissions, et les deux tiennent à l’intégrité de leur rap. Peu importe s’il est déprimant et menaçant, le duo va aller au bout des choses. Et pour leur deuxième disque, ils enfoncent le clou. Ils vont même aller jusqu’à reprendre un des morceaux du premier disque Shook Ones et à le modifier pour que le public ne passe pas à côté de leur message.
Un disque authentique
Et ils ont raison, leur engagement et leur persévérance vont payer. The Infamous, sur lesquels vont participer Raekwon, Nas, Q-Tip ou Ghostface Killah, va sortir au bon moment et va enfin permettre à la vague Mobb Deep de déferler sur le rap new-yorkais, américain, et plus largement sur l’univers Hip Hop à travers le monde.
Le public comprend que le groupe ne cherche pas qu’à choquer par leurs images. Ils ont une mission : se servir des impressions fortes pour définir l’ultra réalisme du rap de la côte est. Qu’ils sont authentiques, qu’ils vivent des choses que le commun des mortels ne vit pas. Mais qui se comprennent dès lors qu’on se laisse impressionner, au sens premier du terme.
Voici donc « Survival Of The Fittest » qui raconte comment l’on survit dans le New York des années 90, et comment on survivait à l’époque dans le hip hop. En ne transigeant jamais avec son intégrité.
Visuel © Pochette « The infamous » de Mobb Deep