Ce matin on fête les deux ans de l’album « Untitled (Black Is) » de Sault.
Si vous écoutez régulièrement Radio Nova, vous avez entendu parler de Sault. C’est un groupe énigmatique, qui nous fascine depuis quelques années parce qu’ils sont assez virtuoses, qu’ils ont une vraie esthétique très personnelle et surtout parce qu’ils cultivent l’art du mystère. Un mystère qui n’est pas uniquement un propos marketing, mais qui est aussi liée à l’idée que l’artiste peut parfois s’effacer devant sa musique, devant son oeuvre.
Ce qu’on sait d’eux c’est qu’ils sont anglais, que le projet est produit par Inflo, que les voix qui l’incarnent sont celles de la chanteuse Cleo Sol ou de la rappeuse Kid Sister. Et puis voilà. À vrai dire, je crois que ça suffit, et que leur œuvre en dit beaucoup de leurs engagements politiques, de leur vision de la vie, et de leur parcours musical.
On sent qu’ils aiment la soul, le gospel, les musiques noires américaines, mais qu’ils ont aussi une culture anglaise du post punk et de la new wave, que le rap c’est aussi un peu leur came. Bref, qu’ils ont grandi sans œillères.
Et ce qui est chouette avec Sault c’est qu’ils sont très prolifiques, ils ont des choses à dire, et ne se conforment pas aux agendas de l’industrie musicale pour sortir leur projets. S’ils ont envie de sortir un album de 90 pistes, gratuitement, ils le font.
En attendant, fêtons ce disque Untitled (Black Is) sorti en juin 2020. Un album qui évoquait à la fois les luttes pour l’égalité des droits des noirs américains, qui prônait la fin d’un système de violence systémique, et qui en parallèle était un hommage formel à une partie de l’histoire de la musique créé par des noirs aux Etats-Unis : soit la soul, le gospel, le rythm’n blues, la house, la funk, le blues, le rap.
Gloire à ce disque, gloire à Sault !
Visuel © Untitled (Black Is)