On célèbre un disque qui avance masqué, comme son auteur, Larry Lovestein. Aka Easy Mac. Aka Larry Fisherman. Aka Mac Miller : le musicien américain qui a toujours su choisir les bons pseudos pour les bons projets. Le 20 novembre 2012 sortait ce projet énigmatique : Larry Lovestein & The Velvet Revival.
Sur la pochette en noir et blanc, une femme nue, de dos, allongée sur le côté. Sur ses fesses, un titre écrit en lettres rouges dans une typographie très 60s : You. Mais pourquoi Mac Miller – qui en 2012 est déjà identifié comme un des rappeurs les plus en vue, parce qu’on aime son insolence, sa nonchalance, son humour, son esthétique – pourquoi se cache-t-il déjà derrière un pseudo ?
Parce que c’est un truc qu’il a toujours aimé faire et dont il se servait avec intelligence pour essayer d’autres choses. Sous ses autres noms, l’alias Larry Fisherman notamment, il s’essayait à la pop, au jazz, à la soul. Il prenait une liberté que l’industrie musicale ne laisse pas souvent à ses popstars, les obligeant à se formater pour coller à ce qui a fait leur succès.
C’est une des meilleures raisons de prendre un pseudonyme d’ailleurs, c’est pour ça que Romain Gary se faisait appeler Emil Ajar, pour varier les plaisirs et rappeler que parfois un seul nom d’artiste ne suffit pas à résumer tout ce que l’on est. Et puis pour se jouer un peu du public.
Et donc en 2012, Mac Miller sort cet EP : You, atmosphère lounge, jazz feutré, dans l’idée de s’adonner à sa passion pour ce qu’on appelle l’easy listening. On l’entend chanter, avec sa voix qu’il pousse pour être encore plus touchant.
J’aime vraiment ce disque, parfois je me dis que si Mac Miller avait vieilli, il aurait peut-être fini par faire ça. Ce genre de disque qu’on écoute en buvant un thé ou en buvant un whisky.