Celestial Vibration.
Edward Larry Gordon est né en 1943 à Philadelphie. Il a étudié la musique à Washington entre 62 et 64. Un tour à l’improvisation et joue New York comme acteur, puis il découvre l’improvisation avec des groupes Jazz, Rock, RnB… Fin sixties, il se retrouve dans un groupe Funk.
Mais surtout, il plonge dans la philosophie orientale et se met à pratiquer la méditation. Il se met alors à jouer du zither, une caisse de résonance plate à cordes, que l’on frappe à l’aide de bâtonnets. Une sorte de cithare africaine, qui sera transformée en Allemagne par l’addition d’un résonateur et d’un tableau digital, et quelques cordes de plus … Le zither était né.
On entend ce rare objet dans Le 3e homme, célèbre film de Carol Reed avec Orson Welles. Gordon ajoute l’électricité à l’instrument, il a déjà l’idée de l’utiliser comme support à la méditation qu’il pratique durant des heures.
Laraaji a trouvé son objet, le but pour aider les autres à méditer, et il se lance dans les parcs, parties et tous les centres holistiques New Age ou Yogas.
Premier album confidentiel en 1978 (label SWN). Il faut dire que Gordon en tire des sonorités en spirales, en clavecin, en bourdon… Une vibration interminable, absolument atmosphérique et totalement New Age.
L’homme et son instrument ne cessent de tourner jusqu’à ce que Brian Eno lui demande de participer à un album ambient : « Day of Radiance. « (EG records) à la fin des années 70.
L’influence de Sun Ra, et l’impact du Rock allemand (Popol Vuh, Moebius) et des minimalistes (Terry Riley, La Monte Young) sont évidemment déterminants.
Laraaji va jouer avec quelques pointures : Nana Vasconcelos, Bill Laswell, John Hassel. Des pionniers comme lui.
En réalité, Gordon « Laraaji « s’accompagne aussi de Kalimba, et n’oublie pas ses racines africaines. Et c’est sur des bases afro centristes (on pense parfois à la kora) qu’il va développer son style unique, effectivement relaxant et propice à la méditation.
Encore faut-il écouter et tenter la paix intérieure.
Laraaji. Celestial Vibration, 1978, réédité par Soul Jazz Records.
Visuel : (c) DR