Chaque jour, Radio Nova met un coup de projecteur sur un titre, aujourd’hui « Passeport », de Lass.
Passé chez Nova en 2021 lors d’une Chambre Noire, le chanteur nous avait alors séduit avec son style à la fois héritier et modernisateur de la musique sénégalaise. Et les ingrédients qui faisaient son sel sont toujours au rendez-vous.
Après Bumayé, son premier album, qui mélangeait des styles typiquement ouest africain, comme le mbalax ou l’afrobeat, et des sonorités électro plus contemporaines, son nouvel album Passeport sorti le 19 avril dernier reprend ce cocktail efficace et savoureux.
Aujourd’hui, on vous parle du single éponyme du nouvel album, « Passeport », un morceau rythmé qui entre en playlist sur Nova.
Une invitation à l’évasion
Lass offre un titre lumineux aux sonorités électroniques et aux mélodies entrainantes digne d’enflammer les dancefloors. On y retrouve sa voix puissante, un talent qu’il affine depuis son enfance au Sénégal où chantait face à l’océan.
« Passeport » se dessine comme une invitation à s’évader des frontières. Une injonction qui raisonne avec l’histoire de Lass, lui qui est parti de Dakar où il faisait les premières parties de Daara J jusqu’à son arrivée en France dans les soirées du Voilaaa Sound System. Sans oublier les tragédies et les combats qu’il a traversés en chemin : ses amis disparus dans les pirogues en mer, sa difficulté pour traverser les frontières et rejoindre la mère française de ses enfants, le chômage et les premiers « concerts » sauvages au chapeau dans les gares.
Mais Lass est aujourd’hui plus confiant que jamais. Avec « Passeport », il offre une ode à l’espoir et à l’évasion.
Un clip solaire réalisé avec l’IA
C’est un clip étonnant qui illustre le morceau. Réalisée à l’aide de l’IA par l’artiste NEB, se poursuit un flux d’images dessinées qui se veulent réalistes sans l’être, instaurant une atmosphère aux frontières du rêve et de la réalité.
Comme précisé dans la « note d’intention » en dessous du clip, Lass nous embarque avec lui dans son car-rapide (un transport en commun populaire à Dakar) dans un voyage qui traversent des capitales du monde entier jusqu’aux confins de la lune. Athènes, Paris, Londres ou encore Shanghai, autant de villes dont rêve le chanteur avant d’être subitement ramené à la réalité par les douaniers du Sénégal.
Recréant les mouvements en une succession de dessins saccadés, Lass a voulu adapter l’I.A. à la réalité africaine moderne et plus particulièrement à l’ambiance de Dakar. Rappelant la rue sénégalaise typique, mais aussi les danses, les couleurs, les vêtements… Autant d’éléments qui rendent ce clip unique et fascinant.
Revendiquer le droit des sénégalais au voyage
« Passeport » se comprend de plusieurs manières possibles : au sens littéral, il interroge la validité des passeports africains qui ne permettent presque jamais à la population de quitter le continent. C’est ce que l’on voit dans le clip, lorsque les douaniers interrompent la rêverie du chanteur et sont corrompus par l’argent.
Dans un sens plus large, ce titre est le premier d’un album qui se veut être un « passeport », une invitation à brouiller les frontières. Il propose de se rassembler, de danser et de faire la fête ensemble malgré nos différences.
« Passeport » est un acte de résistance politique qui se conclut sur une note d’espoir, en fête joyeuse. Lass observe l’horizon, face à la mer, près de son car-rapide.
Retrouvez Lass en concert jusqu’à la fin de l’été. Sa première date parisienne est prévue le 23 mai au Café de la Danse.