Richard Linklater est une espèce de cinéaste américain qui se perd. Il est l’un des derniers de sa corporation à chroniquer son pays en profondeur, à sonder, à la manière dont le faisait ses prédécesseurs à l’époque du Nouvel Hollywood, l’american way of life de la classe ouvrière.
La passerelle est d’autant plus évidente quand Last Flag Flying reprend les choses là où ce cinéma adulte des 70’s l’avait laissé en étant conçu comme une suite de La dernière corvée. Dans ce classique, Jack Nicholson en officier de l’US Navy devait escorter une recrue vers une prison militaire. Last flag flying fait un chemin inverse avec un vétéran de la guerre du Vietnam qui demande à des potes qu’il n’a pas revu depuis d’aller enterrer son fils mort en Irak
Avec Boyhood, Richard Linklater, suivait la croissance d’un fils qui voyait son père de loin en loin, au gré des années, mais dont le lien ne cessait de grandir. Il n’existe plus dans Last flag flying. Il n’y a plus qu’un père qui a perdu son fils. Une disparition qui le renvoie à sa propre expérience d’une guerre mensongère, trente ans plus tôt.
Linklater filme des hommes qui sont revenus du front mais n’ont pas réglé leurs comptes avec l’Amérique, à la fois désillusionés et ayant encore envie de croire à ses valeurs. Last flag flying est beau quand il ne se met jamais plus haut que ses personnages pour partager leurs regrets et leur chagrin, quand il sait faire un portrait sincère de la complexité des gens simples.
En salles ce mercredi 17 janvier, gagnez des places pour les séances de votre choix en participant à ce gratos. Le mot de passe est là.