Ils ne nous en avaient pas fait mystère, lorsque nous avions tendu le micro ce printemps : L’Astrodøme préparait quelques lancements de son vaisseau, la belle saison venue. Ni à Kourou, Baïkonour, Jiuquan ou Cap Canaveral, mais à Bordeaux, évidemment. « On espère vraiment pouvoir proposer à nouveau des soirées en plein air, nous avaient-ils dit. Ce sont toujours des moments fantastiques. On a des beaux projets en cours avec la mairie pour cet été. On croise les doigts ! »
Et ils ont plus que bien fait d’y croire, puisqu’ils nous proposent aujourd’hui – bardés de beaux visuels signés Freak City – trois dates à cocher dans vos agendas bien renseignés – précédées des quelques démarches (tests PCR, vaccination) nécessaires à la délivrance du fameux pass sanitaire, bien sûr (histoire que Cluster ne reste qu’un groupe allemand des 70s).
Vous pouvez déjà inscrire une première croix à la date du jeudi 22 juillet, celle d’une Astroshøw qui escamotera le tour de chauffe pour allumer plein pot les réacteurs. C’est qu’il y aura du monde dans l’équipage, dans cet hardie équipée. Fidèles parmi les fidèles de L’Astrodøme, les Toulousains de Slift feront ainsi vrombir leur space-rock combinant mordant heavy et échappées psyché ; une association sonique propulsant un puissant zeppelin en route vers Ummon, leur deuxième disque qui a chamboulé tout le monde, à commencer par le public ricain, lors de leur prestation live sur le proscenium de KEXP.
À ce même point de la rotondité terrestre (44,8°N 0,5°O), on pourra également gesticuler en rythme sur les enchaînements des duettistes du microsillon, 45 Tours Mon Amour, pogoter à loisir devant le voltage déployé par Nasty Joe, jeunes pousses du terreau indie-rock local. Et puis, en point d’orgue de la soirée, l’électropop voyageuse, technologique, d’Obsimo, protégé de chez Nice Guys qui ne cesse de prendre de l’envergure. Obsimo qui est d’ailleurs actuellement en playlist sur les ondes de Nova Bordeaux avec son dernier single, « Seito » (ft. Hector Gachan).
La semaine suivante, afin de parachever le mois de juillet sur une note musicale (et faire dégringoler les audiences du risible Fort Boyard), L’Astroshøw se met sur son 31, en conviant aux festivités Équipe de Foot ainsi que les Lyonnais.es d’adoption Bandit Bandit.
Récent.e.s élus du Club Avant-Scène, Bandit Bandit, c’est un couple franco-allemand plus galvanisant que Macron-Merkel ; un duo aux auspices tumultueux qui trouve son inspiration dans les œuvres de Gainsbourg, du Black Rebel Motorcycle Club et les sonorités orientalisantes de leur tsoura (une sorte de luth grec) électrifiée.
Quant à Équipe de Foot, qui s’apprêtent à sortir leur troisième album (enregistré à Tarnos, dans le studio de Petit Fantôme), les amateur.rice.s d’indie-rock et de noisy-pop connaissent bien ces loustics en liquettes de sportifs vintage, adeptes du une-deux mélodique suivi de la frappe en lucarne qui met plus souvent dans la mire qu’un Nicolas De Préville.
Enfin, c’est sur deux jours que s’étalera le grand final apothéotique de ces Astroshøws Open Air. Les 6 et 7 août, ça sera double service aux petits oignons, fromage et dessert, sucré et salé, rock et électronique. Un final en fanfare, avec en tête d’affiche l’excellence krautrock-not-krautrock (comme il y a eu du disco-not-disco) du Tourangeau Rubin Steiner, sociétaire de la maison Platinum Records qui ne manque ni de groove ligne-de-basse-en-avant, ni d’érudition (pour s’en convaincre, jetez un œil averti à son webzine Le Stéréophile).
Mais ne comptez pas sur les autres participant.e.s pour se contenter de jouer les utilités ou les passe-plats : ce n’est pas le genre du grungy-boy au poil bleu TH da Freak, de ses collègues Johnny Mafia et Strange Hands (projet satellite de la galaxie j.c.satanienne) ou encore, diggers avertis missionnés aux platines, de La Mverte et de Musique d’Apéritif.
Inutile donc de s’user les rétines sur les cartes du ciel : à ces Astroshøws, il n’y aura que des bons signes.
L’Astroshøw Open Air :