C’est pas Damien. C’est pas « Demain », non plus. C’est Demian – comme le bouquin d’Hermann Hesse ou le morceau de Rendez-Vous. En treize ans d’activité, le Londonien Demian Castellanos a placé son projet The Oscillation parmi les valeurs sûres du psyché britannique. Pas de fluctuations en ce qui concerne la cotation de ces sinusoïdes qui frayent avec le krautrock et le drone, tangentent avec la dream-pop, et sinuent autour d’expérimentations électroniques. Ça fait un paquet de sources pour alimenter les amplis.
S’ils jouent souvent en regardant leurs pieds façon shoegaze de la grande époque, The Oscillation a d’autres horizons pour sa musique : ça vole bien plus haut, à des altitudes où la moindre molécule d’oxygène est précieuse. Avec leurs murs du son psychédéliques édifiés à coups de guitares triturées, de basses caverneuses et de rythmiques motorik (longtemps soutenues par Valentina Magaletti, aujourd’hui batteuse dans Tomaga et Vanishing Twin), les trois Anglais montrent qu’ils ont bien potassé les leçons enseignées par Spacemen 3, Manuel Gottsching ou les Chemical Brothers, avec plus d’application qu’un.e élève ayant foiré son bac à la repêche.
En guise de comité d’accueil pour cette visite tout sauf diplomatique qui, à coup sûr, nous en mettra plein les valises, deux autres trios chaufferont l’assistance jusqu’à ébullition. C’est d’abord Ulrich qui attaquera aussi franco qu’un Jan à Arcalis, tout en guitares grinçantes et synthés post-punk, avant que Libido Fuzz n’en remette une couche, au nappage plus acide et stoner-rock 70s.
Ça, c’est pour la scène. Pour ce qui concerne les platines, elles seront bichonnées elles aussi, par nos voisins et collègues des ondes (wifi) Ola Radio qui feront l’étalage de leur savoir-faire et de leurs bonnes pioches musicales.
Et dernier élément qu’on a pris soin de taire jusqu’à présent pour vous le garder comme bouquet final de cet article, tout ce petit monde se retrouvera au nord de Bordeaux, gratos, rien que pour vos yeux.
Autrement dit, voilà un Astroshøw à ciel ouvert qui mérite bien, une fois de plus (mais jamais de trop, après ceux qui avaient déjà salué pour les venues de Toy, du Villejuif Underground ou de Boogarins), un « GG » bien sonore et gros comme les travaux sur la place Gambetta.