Avant de revenir à ses amours souterraines, planqué au milieu des coiffeurs et des enseignes de poulet-FC, L’Astroshøw s’offre une dernière soirée en extérieur du côté des Vivres de l’Art. Tout en veillant à appliquer à la lettre la locution anglo-saxonne : last but not least. Les petits plats sont dans les grands. Du psyché à tout va ! The Warlocks ! New Candys ! You Said Strange ! Les DJs du collectif tplt ! Et tout ça gratuit ! Oui, ça fait une avalanche de points d’exclamation, mais avouez que ça vaut le coup.
Bon, allez, détaillons tout ça. Avant de chauffer la scène du Lévitation à Angers, les Warlocks viendront faire ce qu’ils font le mieux : une session sonique décrasse-tympans qui n’aura rien du round d’observation dans le blanc des yeux. Ce n’est, à vrai dire, pas tout à fait dans les habitudes de ces Californiens, emmenés depuis plus vingt ans par Bobby Hecksher.
Le groupe a sorti en mai dernier Mean Machine Music, un EP « inspiré par tout ce qui se trouve de Stereolab au death rock en passant par le krautrock ». Autrement dit : de la noirceur acide, des guitares par trois ou quatre, des envolées spatiales à en perdre son scaphandre et du rock qui trace son sillon vénéneux à la façon de Jesus & Mary Chain ou du Lou Reed noisy-expé de 75 [1]. Il faudra bien ça pour briser le mur de l’ironie et de l’inattention modernes. Et pour prouver à tous pourquoi il convient de les placer sur le même piédestal que le Brian Jonestown Massacre de leur frère de son Anton Newcombe [2].
Et tiens puisqu’on évoque BJM, c’est via leurs faire-valoir de Dig! que l’on peut invoquer les Normands de You Said Strange, dont le 1er album (Salvation Prayer, chez Fuzz Club) a été produit par Peter Holmström, des Dandy Warhols. Vous avez dit bizarre ? Mais non, rien que de très logique : eux-mêmes organisateurs du festival Rock in the Barn, les quatre You Said Strange maîtrisent sur leur bout des doigts la recette du psyché 60s, servie avec un assortiment de shoegaze, de rythmiques métronomiques et de reverb dans tous les coins.
Le menu est déjà bien copieux mais, si vous avez bien suivi, il ne s’arrête pas là. La colonne transalpine des New Candys, déjà aperçus lors du Sidéral Psych Fest en mars dernier, sera aussi d’attaque. Ainsi que les DJs du crew tplt (entre la dernière de leur Verger le 14 et la première Boiler Room bordelaise le 27), toujours au taquet pour envoyer tout ce petit monde dénouer ses muscles sur la piste quelle que soit l’heure indiquée sur la tocante.
Bref, la dernière représentation de L’Astroshøw Open Air a de la gueule. Et quand on se rappelle que l’entrée peut se payer en billets de Monopoly, alors vous seriez vraiment bégueules de laisser pas ce bouquet final brasiller sans vous.